par Philippe Desmond, photos Alain Pelletier
Voilà, le festival Jazz à Caudéran #2 s’est achevé hier soir de la plus belle et énergique des façons.
Salle pleine, ça fait tellement plaisir, pour accueillir Saxtape en première partie. Spectaculaire visuellement avec ce mur de saxophones, Bertrand Tessier, Guillaume Schmidt, Giordano Muto, Cyril Dumeaux et François-Marie Moreau, il ne l’est pas moins musicalement. Appuyés sur une rythmique de feu ,Didier Ottaviani (bat), Nicolas Veysseyre (basse) et Stéphane Mazurier (claviers) les bois délivrent ainsi leur son caractéristique, du soprano au baryton. Des « bois » ? Et oui, même si cela est étonnant, ces instruments à vent doivent leur classification à la anche, cette petite languette de roseau insérée dans leur bec. D’ailleurs Cyril nous précise que l’idée de départ était de monter un groupe mais en se débarrassant des cuivres ! A prendre bien sûr avec humour ces soufflants jouant tous dans des vrais big bands !
Harmonies élégantes des sax, unissons au rasoir, chacun à tour de rôle ayant sa liberté de chorus, ils nous offrent des compositions de Pierre Bertrand (co-créateur du Paris Jazz Big Band, Djangodor, Victoire de la Musique…) , d’Electro Deluxe et même du basco-bordelais, Sébastien Arruti présent sur cette scène jeudi soir. Pas facile de coordonner cette puissante cavalerie mais la rythmique précise et vigoureuse cadre bien le tout et sais se faire discrète lors des quelques ballades mélodieuses.
Pour ceux qui ont raté ça vous aurez une session de rattrapage chez nos amis de Sortie 13 à Pessac le 8 décembre. Trop fort dirons certains, c’est un peu la loi du genre pour ce type de musique aux accents funk et au groove implacable. Moi j’adore !
Place au Nicolas Folmer Horny Tonky Experience Project (!) maintenant, Alain Piarou, enfin presque détendu, nous les présente en mentionnant auparavant la présence dans la salle de François Lacharme, Président de l’Académie du Jazz (celle qui décerne chaque année les « Djangos d’Or) et animateur du Club Jazzafip, un gage manifeste de reconnaissance du festival.
Le trompettiste Nicolas Folmer (lui aussi co-fondateur du Paris Jazz Band) est venu accompagné de sidemen qui pour certains tiendraient l’affiche sur leur propre nom ! Aux clavier rien moins que Laurent Coulondre, Révélation Jazz 2016, à la batterie Stéphane Huchard un des meilleurs batteurs de la place française (il était ici même l’an dernier avec Eric Séva) à la basse le groovant Julien Herné et à la guitare l’excellent Olivier Louvel.
Que des pointures comme on dit ! On est très loin des sons de trompette de la veille avec Itamar Borochov, on est ici dans un autre monde celui de la fusion, très électrique, avec des effets électros bien sentis, de la puissance binaire et le résultat est somptueux. Il se dégage une osmose incroyable de ce groupe et une belle envie de partage, entre musiciens et avec le public. Nicolas Folmer est aussi un très bon animateur avec ce dernier.
Il prend le temps d’expliquer son projet, ses objectifs c’est quelqu’un qui est passionné par ce qu’il fait – mais ne le sont-ils pas tous ! – et il est intarissable, même après le concert. A ce propos quel plaisir que de pouvoir après les concerts – ce fût le cas chaque soir – rencontrer ces artistes reconnus qui restent faciles d’approche pour tous et se prêtent aux discussions amicales, c’est ça aussi le jazz.
Allez écouter l’album « Horny Tonky Experience » joué hier soir fermez les fenêtres et envoyez le gros son, oh que c’est bon !
Voilà c’est fini, je repars rejoindre les autres bénévoles d’Action Jazz, nous allons remettre tout en ordre à la Pergola sans oublier tout de même de prendre un repas en commun, on a tant de choses à se dire après ces trois jours. Un grand bravo à Judith de Manag’Art (et d’Action Jazz) pour son expertise.
A l’année prochaine ? Bien sûr, c’est bien engagé, on vous tient au courant.
Merci à la Mairie de Bordeaux et aux partenaires, NoA, FIP Bordeaux, Investimmo, Cogedim, CIC, Vivre à Caudéran, Carrefour Market. Merci au techniciens qui ont eu un gros boulot à faire.