Texte et photos Robert Latxague

Ces guitares qui séduisent Jean-Marie Ecay

Avec :

Anthony Jambon (g), Joan Cariou (elp, cla), Camille Passeri (tp), Swaeli MBappé (elb), Martin Wangermée (dm)

Les Rapetous : Jimi Drouillard ,Serge Malik, Manu Galvin (elg), Thierry Elliez (elp, cla), Laurent Cokelaere (elb), Éric Laffont (dm)

Pablo Fdez Arrieta (g), André Garcia (g), Hasier Oleaga (dm)

Place Sokoburu, Thermes Serge Blanco, Club le Soko, Hendaye (64700), 7 juillet

Anthony Jambon, un jeune guitariste français en scène dans un cadre grandiose avec face à la scène, en fond, les murs de pierre fortifiés de Fuentarrabia (Hondarribia en basque) dans la Baie de Txingudi, de l’autre coté de la Bidassoa « J’ai voulu les programmer ici, chez moi, pour les qualités de leur leader sur un instrument qui m’est cher. Mais aussi pour leur travail de composition et d’arrangement» Jean-Marie Ecay, boss du festival, enfant du pays est l’âme d’une rencontre estivale vouée au départ à magnifier la guitare. Il a lancé puis développé Guitaralde à Hendaye depuis huit ans. musiques actuelles en liaison avec le jazz. Son festival qui a trouvé son rythme se veut ouvert aux musiques vivant en liaison avec jazz et esprit d’improvisation. Avec un focus particulier sur le travail de ses pairs, guitaristes créatifs. Il se déroule dans une dimension raisonnée en début de saison touristique sur la Côte Basque.

Anthony Jambon par R.Latxague

Anthony Jambon

La musique signée Anthony Jambon ménage des espaces, des intervalles. De quoi donner de l’air aux compositions personnelles. Tout au long de constructions très élaborées le guitariste met en place un jeu permanent de breaks et de relances (Martin Wangermée et Swaeli MBappé en complicité évidente). De quoi crée autant de croisements de trajectoires entre les instruments, piano et trompette prenant position alors en fer de lance harmonique. Le thème Day Off offre à cet égard un exemple d’alliages de sonorités pleines, d’unissons comme manière de planter le décor (guitare/trompette) Iron will, au contraire éclate tout en contrastes entre lignes mélodiques douces -vocal y compris- et hachures rythmiques répétées (basse/batterie) Le travail de mise en place global paraît très « écrit » La guitare d’Anthony Jambon offre une sonorité claire, un phrasé très fluide. Les autres paries solos signées Joan Cariou ou Camille Passeri surviennent en continuum logique, pertinent,

Assister à un concert des « Rapetous » peut aboutir à un épisode intense de mélancolie. Celle des grands hits de pop, blues et soûl des années 70/80…au siècle dernier ! Les « vieux » guitaristes pirates ayant autrefois navigué sur de gros vaisseaux vedettes du show bizz de la chanson française (Johnny, Eddy Mitchell etc.) n’ont pas de concurrents dans la manière d’électriser à ce point une ambiance de spectateurs conquis d’avance. Les trois mousquetaires de la guitare taillent dans la musique en mode sabre électrique, Jimi Drouillard, Serge Malik et Manu Galvin possèdent toutes les recettes pour ce faire. Fort du renfort de Thierry Elliez, claviers et voix adéquats et d’une rythmique de fer, ils (se) régalent à faire partager le plaisir de la «gratte » qui découpe électrique comme un arc du même nom. S’impriment alors sur les Télécaster en sons ronds, saturés sinon gras comme des souvenirs d’échos des « Guitar heroes », les Clapton, Beck, Page, Hendrix pourquoi pas et sûrement même l’ombre portée des membres de la tribu des King ès blues, BB, Albert ou Freddie…

M.Galvin-JM.Ecay par R.Latxague

JM Ecay et Manu Galvin

Pablo Fdez Arrieta termine cette troisième étape du jour pour le compte du tour basque Guitaralde. Un guitariste de la cité basque de Markina justement, passé par le Berklee College de Boston, et présent notamment sur un album de Nana Vasconcellos lors d’un séjour au Brésil. D’où une composition reprenant les codes du chorro, musique du Nordeste. Arrieta, guitariste s’avère amateur de notes douces, de lignes courbes, d’ambiances plutôt feutrées au total. Une certaine élégance qui sied au contexte d’un club. Manque juste un peu de mordant, le dit « gnac » local.

Robert Latxague