Festival des Rives et des Notes : Biel/Perret/Rantala/Frisell/McKelle

par Dominique Legeay

photos : Claude Periez, Patrick Peyroutet, Laurent Sabathé, Philippe Boulze

Julia Biel Jazz à Oloron le 04/07/ 2019

La chanteuse londonienne Julia Biel se trouvait programmée au milieu du festival et avait pour charge de lancer le deuxième weekend du festival. De sa voix posée, un brin voilée, s’accompagnant à la guitare ou au piano, elle a distillé devant une belle salle un jazz tout en douceur et en nuances.

La fin du concert avec “Feeling Good et “Wastin breath” est plus enlevée. Ah oui j’allais oublier, Julia et ses musiciens ont eu bien du mérite d’enchaîner balance et concert suite à un retard du vol. Des valises restées à Londres les ont aussi obligés à faire un peu de shopping à Toulouse avant de rallier le Haut-Béarn, les aléas du low cost.

 

Guillaume Perret Jazz à Oloron le 05/07/19

Un jazz d’une autre dimension

Guillaume Perret débute au saxophone soprano sur par “Air Blast” puis petit à petit ses musiciens entrent dans le morceau, le son enfle dans un crescendo qui enveloppe la salle et va l’élever vers une musique augmentée, totale, reflétant l’évolution d’un jazz d’aujourd’hui riche d’électronique et d’effets de lumière.

Il sort du pavillon du ténor de Guillaume du gros son et un pinceau lumineux qui balaye l’espace comme un phare dans la nuit pour “Into The Infinite”. Le show est dense, intense, sauvage, à l’image du rappel qui laisse les nombreux spectateurs de Jéliote un peu groggy pour avoir encaissé une forte dose d’énergie positive délivrée par le punch de ce quartet.

 

Iiro Rantala Jazz à Oloron le 06/07/19

La Finlande Iiro, piano et vidéo

En exclusivité en France pour “Jazz à Oloron”, l’inclassable et brillant pianiste finlandais Iiro Rantala (avec deux ii) est entré sur scène pour présenter son projet “My Finnish Calendar”, son calendrier finlandais. De quoi s’agit-t-il ? Douze titres pour illustrer en musique et en vidéo une année en Finlande. Avant chaque morceau Iiro au micro nous explique avec humour, verve et esprit, en anglais hélas pour certains, quelle est l’humeur de ses compatriotes et leur vie ce mois-là : « Un exemple, Janvier est le mois des regrets, ils ont dépensés trop d’argent pour Noël, trop bu, trop mangé, certains purifient leur organisme en faisant un mois sans alcool, mais ça ne les rends pas plus heureux pour autant ! Les pros eux font en Février car le mois est plus court… Puis il joue le titre et là place à la musique, on découvre un incroyable pianiste capable faisant sonner le magnifique Steinway (dont il a loué la qualité), exploitant la totalité de son registre avec virtuosité, j’arrête là il faut écouter son cd sort fin août, le festivaliers avisés ont pu l’obtenir dédicacé avec un peu d’avance.

Bill Frisell Trio Jazz à Oloron 06/07/19

Simplement : Bill Frisell Trio.

Ce guitariste majeur est se fait rare sur les routes des festivals 2019 comme l’a souligné Jazz Magazine dans son numéro de juin qui contenait le guide officiel des manifestations de l’été dans l’hexagone. Il ne restait que quelques places salle Jéliote ce samedi, preuve que nombreux sont ceux qui apprécient son univers musical et ses talents d’improvisateur. Point de grandes envolées, de solos débridés, tout est finesse, subtilité, au centre de la scène il distille sa musique flanqué de Thomas Morgan à la contrebasse et de Rudy Royston à la batterie, lunaire créant une pause, une suspension qui nous détache de tout…sauf de sa musique.

Robin Mc Kelle Jazz à Oloron le 07/07/19

Le final du festival pour Robin McKelle

Faire une place de choix au jazz vocal était un des axes de programmation de cette 26^ème édition du festival. La troisième chanteuse à fouler la scène de l’Espace Jéliote qui affichait complet fût Robin McKelle qui est revenue à un jazz plus acoustique dans son album “Melodic Canvas” que l’on peut traduire par “Tableaux Mélodiques”.

Elle entame le show par “Do You Believe” teinté de gospel, enchaîne par “Swing Low, Sweet Chariot ” l’hymne des supporters de l’équipe d’Angleterre que les amateurs de rugby lui pardonnent, elle ne pouvait pas savoir !. Le titre “Simple man” incite à la ballade, quelques reprises dont “Back To Black”d’Amy Winehouse, “Il est Mort le Soleil” de Nicoletta et “Mercedes Benz” de Janis Joplin en rappel. Le rideau tombe sur une grande interprète et sur le festival.