EDWARD PERRAUD – « ESPACES »

Chez : Label Bleu

Par : Alain Flèche

 

 

Edward PERRAUD : batterie, compositions

Bruno CHEVILLON : contrebasse

Paul LAY : piano

« Espaces », (au pluriel), entre les planètes, les gens, les notes… Tierce, quarte, quinte (majeur/mineur)., octave… Chaque compositeur a son langage, Mozart, Brahms, Bartok, Coltrane… signifié par la redondance des écarts de notes qui leur sont familiers, et caractérise leur style propre. Ainsi, 12 intervalles par octave, multipliés par autant d’écarts entre chaque notes choisies, qui stigmatisent pour chacun des compositeurs, un état d’âme, un concept, une ambiance. Démontré ici, par un travail, selon les morceaux, sur le demi ton, le ton, la tierce mineure, la tierce majeure, etc… , chaque espace révélant sa propre couleur ( comme chaque tonalité correspond à une ambiance particulière : Si bémol pour le blues, Do majeur pour l’emphatique…). Il y a un pont entre l’écoute du son, la théorie musicale , la physique des particules (physique quantique, donc aléatoire), par un chemin, un voyage, entre les notes . Chaque note est une vibration, et la note suivante induit une relation qui va jusqu’à modifier la perception de la note précédente.

Élargissement de la pensée Socratique, voir Kantienne .

Musique intellectuelle donc ? Que nenni ! Cet espace évoqué concerne aussi les musiciens en jeu. Ici, espace réduit au minimum : correspondance au plus proche entre les musiciens qui font entendre de la perfection mozartienne, de l’aléatoire monkien, à travers les compositions très originales d’ Edward perraud. tiers du trio « Das Kapital », pote d’Élise Caron, Benoit Delbecq, Tony Malaby…membre de ‘The Bridge’, et tant d’autres projets qui font de lui un batteur incontournable de la scène mondiale. On le découvre aussi fin photographe et habile philosophe . Il a choisit ici de s’associer à un contrebassiste multi-disciplinaire, à l’aise dans tous les registres, sans les mélanger pour autant, par un grand sens du discernement, et à ‘Le ‘pianiste dont on n’a pas fini d’entendre parler, tant sa culture, son style, son élégance et sa force s’adapte avec grand bonheur à toute géométrie à laquelle il est convié.

C’est donc une musique savante, intéressante, spontanée, attachante, vivante enfin, qui traverse l’espace qui va d’une oreille à l’autre en évoquant la relativité des distances qui sépare les planètes, et les hommes

Espaces d’un voyage sans fin …