Emmanuel Bex
« EDDY M’A DIT »
Par Pierre-Yves Miroux
avril 2025 sur PEEWEE ! https://www.emmanuelbex.fr/
Personnel: Emmanuel Bex – orgue, Fender Rhodes / Antonin Fresson – guitare, basse / Frédéric Fresson / Arnaud Dolmen – batterie / Tristan Bex – batterie / Michel Alibo – basse / Arnold Moueza – percussions / André Minvielle – voix, percussion Simon Goubert – batterie / Dominique Pifarély – violon / David Taieb – platines, électronics / Phil Reptil – electronics, guitare / Vincent Mahey – electronics / Fidel Fourneyron – trombone / la fanfare « La Grande Soufflerie » / La fanfare du Carreau du Temple
Il est des pays, des écrivains, des musiciens, qui nous ont tellement subjugués par la richesse et la beauté de leur univers, que l’on est envieux de ceux qui ne les connaissent pas encore. On voudrait revivre cet instant de découverte, où l’artiste nous ouvre une porte sur son monde et qu’il nous emmène le visiter.
Cet album hommage, est la possibilité de revivre cet instant de découverte. Il nous montre les différentes facettes du monde d’Eddy Louiss, généreuses et fraternelles, mais avec une revisite toute en amour et virtuosité de la part d’Emmanuel Bex, et de ses fabuleux camarades de musique.
La première plage est composé de 2 morceaux enchaînés d’Eddy Louiss: Dum Dum et Our Kind of Sabi. On est tout de suite dans l’ambiance de la musique d’Eddy, et tellement heureux de retrouver les sonorités de cet instrument fabuleux qu’est l’orgue Hammond.
Le premier morceau, « Dum Dum », à la fois subtil et sensuel, lumineux grâce à la guitare d’Antonin Fresson. Le second, hommage au superbe disque en trio (Humair, Surman, Louiss), trés revisité, avec une basse slappée et une rythmique funky, ornée des interventions électroniques de David Taieb, on retrouve toute la créativité de ce disque de légende.
« Le Petit Tavy » et « Les Eléphants » nous embarquent ensuite avec un immense plaisir dans les harmonies des 2 fanfares. Le Multicolor Feeling Fanfare est ressuscité, mélange de puissance, de douceur et de mélancolie dés les premiers accords. L’énérgie, la joie de ces morceaux sont magnifiées par la puissance de cette armée musicale sur un magnifique chorus de trombone
de Fidel Fourneyron. Bex est omniprésent, soutenu par une rythmique infernale.
« Eddy », composé par Emmanuel Bex, en trio orgue-batterie-violon, un bel hommage à l’immense Eddy.
Suit une version hallucinée de « Colchiques dans les prés », une invention digne de l’esprit d’Eddy. Comme quoi, le jazz peut tout faire, tout revisiter, et surtout nous embarquer. De trés belles interventions de Dominique Pifarély.
Forcément, une biguine se devait d’être présente, avec Emmanuel Bex, en solo. Comment résister à ce concentré de groove, et ne pas danser.
« Blues for Eddy », magnifique blues en trio orgue-batterie-guitare, Bex utilisant un vocoder, qui sublime la nostalgie ressentie. La guitare d’Antonin Fresson n’est pas en reste, un solo sublime. Quel bel hommage à Louiss, on est avec lui, il est là.
Evidemment, le fabuleux « Come On DH », est lui aussi présent. On est heureux de le retrouver, comme un vieil ami, perdu de vue, et qui nous remémore joyeusement le temps passé.Et avec lui, un swing énorme, un groove cataclysmique. Là encore , on ne peut que se lever, danser et rendre gloire à notre Eddy adoré. Les 2 fanfares s’en donnent à coeur joie, accompagnées par Arnaud Dolmen, fabuleux batteur, trés présent sur ce morceau.
« Caraïbes », au début balade intimiste avec guitare sèche, tout en douceur, avec un duo orgue trombone, évoluant vers un final enlevée, tous les instruments pratiquement à l’unisson, tel un chant liturgique.
« Romance », un petit bijou de finesse, et de sensualité, introduit par la basse de Michel Alibo, évoluant vers une rytmique plus soutenu. On redécouvre ce morceau avec Emannuel Bex intervenant aux voix. Typique de la musique de Louiss, l’énergie alliée à la sensualité. Un concentré d’émotion.
André Minvielle, le pape du scat gascon, est lui aussi présent,sur un morceau en duo avec Emmanuel Bex, « Eddy m’a dit ». Il chante, bien sûr, et assure les percussions; un bel hommage.
L’album se termine sur « Espanol », morceau sombre, inquiétant, trés étonnant en clôture, avec la voix d’Eddy Louiss passée au vocoder, saturée d’echos, accompagnée de synthétiseurs. Et une surprise, un treizième morceau se cache sur le disque, Emmanuel Bex, seul à l’orgue, sans titre.
D’avoir pu rendre cet hommage à cet immense musicien qu’était Eddy Louiss, qui a su allier beauté, énergie, générosité, sensualité dans ses compositions, il en est forcément heureux.
Et nous avec lui.
Titres :
Dum Dum – Our Kind of Sabi
Le petit Tavy
Les Eléphants
Eddy
Colchiques dans les Prés
La Biguine
Blues for Eddy
Come on DH
Caraïbes
Romance
Eddy m’a dit
Espanol