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Chez : ACT

par :   Alain Flèche

LES VENTS SOUFFLENT, LA MAGIE OPÈRE

Vincent Peirani : accordéon, vocals

Emile Parisien : sax soprano

Tony Paeleman : fender rhodes, claviers

Julien Herné : guitare, basse

Yoann Serra : batterie

Valentin Liechti : electronics

 

    Second opus de ce drôle de petit quintet (augmenté sur la plage 10) qui se prend, à juste titre pour un grand. On ne fera l’injure de présenter les 2 immenses musiciens français, adulés, entre autres, par Daniel Humair ou Michel Portal, ni même de ce jeune maître es-claviers, sombre et lumineux à la fois, et pour la section rythmique, jugez par vous-même : irréprochable !

    Ensemble Jazz, rock, musique de chambre (qui ne manque pas d’air, de souffle, ni de vent) ? Mais quelle importance, la joie du Bien, du Bon, du Beau suffit à combler toutes oreilles,  les plus exigeantes incluses. Répertoire varié pour ces explorateurs sans limite. Ils semblent cependant bien sages dans le format ‘enregistrement’ pour qui les connaît ‘vivant’ sur scène !  Reste la cohérence de l’ensemble, le choix des titres, les compositions et arrangements bien perso et peaufinés, la volubilité joyeuse des instruments, jusqu’à laisser deviner les clin d’œil et sourires complices des protagonistes en fête.

  Ça commence avec la résurrection d’une vieille scie des ’60, chère à Sonny and… Cher, ré-suss(ur)ée par notre jeune encouettée nationale (Bang Bang). Douceur, nostalgie, en finesse,  volutes de jeu d’enfants qui ont grandi sans cesser de jouer à s’amuser. 2 morceaux de Peirani, il en signe ici 8. Trouvaille, inventivité, justesse de ton, progression soutenue assumée, de la bien belle ouvrage qui ne palissent à aucun moment. 2 titres du leader donc, avant que se frotter au répertoire baroque, totalement réapproprié et inclus dans ce projet, qu’il en doit autant à Purcell qu’à Peirani  et Parisien, le rajeunissant et le transcendant . Même punition réjouissante pour les sublimes ‘Kashmir’ et ‘Stairway’ de Led Zep’. Oublions les originaux (le choc de nos premières découvertes, le ravissement de les retrouver intactes à chaque écoute), pour se laisser charmer par ces versions nouvelles, terriblement excitantes. Les thèmes ne sont plus que des supports affectifs où éclatent les génies de la folie douce et ravageuse des soli de sax et des arrangements où se mêlent les vents, les cordes, les peaux et cymbales pour faire apparaître des images inédites. Oui, quasi musique d’un film à (s’) inventer. Nous restent cinq compos originales, pour s’en remettre ? Non, pour continuer la découverte ! Découverte, s’il en fallait, de ces extraterrestres qui ont totalement assimilés leur héritage pour aller (et nous emmener) beaucoup plus loin. Virtuosité et tendresse, travail de géant et simplicité d’enfant prodige, réflexion et bonheur à tous les étages.

 On ne loupera pas le prochain concert !