
SISYPHE
sortie le 21 février 2025 sur Jazz Family https://cdzmusic.com/jazz-family/
Par Pierre -Yves Miroux
Hugo Dangel – guitare, compositions / Elias Salamo – contrebasse / Nicolas Gossiaux – batterie
Titres : / Genèse / Novembre / Body / Toulon (avec Nicolas Folmer) / Softly as in a morning sunrise (avec Julien Ndyaie) /Anitya / Rêve espagnol / Résilience
Sortie le 21 février 2025 sur Jazz Family https://cdzmusic.com/jazz-family/
Voici le premier disque d’un trio de jeunes musiciens issus du conservatoire de Nice, décidément très prolifique dans l’émergence de talents, évoluant vers une carrière internationale (Vincent Peirani, Yoann Serra, entre autres).
Cet album sort sur le label Jazz Family, structure spécialisé dans la découverte et la promotion des talents de la scène jazz française. Les ambiances y sont variées, d’ambiances intimistes avec une guitare parfois saturée d’écho, jusqu’au swing plus traditionnel, en passant par des structures se rapprochant du jazz rock, mais sans l’électrification à outrance.Les interventions et le son de la guitare sont délicats, les thèmes exposés très souvent sans riffs. On sent une économie de notes de la part de Hugo Dangel : juste ce qu’il faut et quand il le faut, tout en sachant utiliser sa virtuosité lorsqu’elle est utile. Et l’émotion est là.
Genése ouvre le bal. Avec une ambiance lente et mystérieuse en introduction, évoluant assez vite vers une rythmique binaire enlevée, sur un thème très jazz rock.
Novembre, une très belle ballade intimiste, sur de belles successions d’ accords puis d’arpèges de Hugo Dangel. On ne peut s’empêcher de penser à Bill Frisell dans le phrasé, et la construction du thème. Sans doute le plus beau morceau du disque.
Body, introduit par quelques notes à l’archet du contrebassiste , puis une série d’accords de guitare très doux, faisant émerger le thème sur les même accords plus incisifs, et un dialogue basse guitare,
Morceau parsemé de nombreuses modulations. On pense par moment à Jimi Hendrix de par l’énergie exprimée.
Toulon, de facture plus swing, le trio se transforme en quartet, avec la magnifique trompette en sourdine Wah Wah de Nicolas Folmer. Puis un standard, Softly as in a morning sunrise, avec une introduction méconnaissable, et le thème introduit à l’archet et contrebasse. On est dans le swing pur. Hugo Dangel montre l’étendue de son talent sur un superbe chorus. Et là encore, un quartet avec les interventions au saxophone de Julien Ndiaye, suivies d’une belle série de 2/2 basse batterie.
Anitya, le seul morceau où Hugo Dangel intervient beaucoup au travers d’accords. Manifestement le morceau pour la batterie, avec un solo d’environ 4 minutes en clôture.
Rêve espagnol, avec bien sûr un ton hispanisant, chaque musicien nous gratifiant ici d’un chorus.
Enfin, Résilience démarrant sur un tempo très lent, et très peu de notes, une mélodie dépouillée, clôt l’album avec une belle émotion, évoluant vers une rythmique plus enlevée et une fin abrupte.
Voici un album très plaisant, projet dirigé par Hugo Dangel, aboutissement et concrétisation d’un travail de prestations scéniques de ces 3 jeunes et talentueux musiciens de plus de 2 années. La jaquette nous parle d’un voyage pour l’auditeur. Le disque est effectivement très dépaysant, très varié. Souhaitons leur à notre tour un beau voyage musical le plus long possible.