KLEIN Omer et KLEIN Jérôme

UN KLEIN PEUT EN CACHER UN AUTRE !!!

MAIS ONT-ILS ATTEINT LA NOTE BLEUE COMME YVES (LE PEINTRE) ???

Chronique de Martine Omiécinski le 21 janvier 2022

Deux homonymes pianistes et compositeurs ont sorti leur dernier CD presque en même temps à l’automne dernier :

-l’un Omer KLEIN chez Warner Germany (sorti en septembre 2021)

-l’autre Jérôme KLEIN chez Cristal à La Rochelle (sorti en novembre 2021)

La tentation d’en parler en même temps était grande malgré le grand écart artistique entre les deux œuvres.

Commençons par Omer KLEIN et le CD « Personal belongings »

Omer KLEIN : Piano

Haggai COHEN-MILO : Contrebasse (opus 2, 4, 6, 8)

Amir BRESLER : Batterie (opus 2, 4, 6, 8)

Omer KLEIN est né en Israël où il a étudié la musique puis a poursuivi ses études à Boston en piano classique et piano jazz (notamment avec Danilo PEREZ). Il vit actuellement à Francfort. C’est un habitué des concerts new-yorkais et allemands, les médias de ces pays ne tarissent pas d’éloges à son sujet.

Ses 2 compagnons ont également une dimension internationale : Haggai COHEN-MILO le contrebassiste se produit régulièrement au Carnegie Hall; Amir BRESLER le batteur a joué notamment avec Avishaï COHEN le contrebassiste). Le trio joue régulièrement ensemble depuis plusieurs années.

Ce disque, composé pendant l’année 2020 et l’arrêt des concerts propose :

  • 6 morceaux en piano solo joués magistralement, livrant les ressentis d’Omer pendant cette période difficile, sur le monde familier et agréable qui l’entoure et mais aussi sur la solitude engendrée par l’époque. Ces propositions sont donc tantôt enjouées, tantôt mélancoliques.
  • 4 morceaux avec ses 2 compères où s’exprime l’énergie de jouer ensemble, notamment dans les opus 2 « Baghdad Blues », 4 « The flower and the seed », et 8 « Shake it ». Mentions spéciales pour Haggai COHEN-MILO à la contrebasse sur l’opus 4 et à Amir BRESLER le batteur sur le morceau 8.

Les influences d’Omer KLEIN transparaissent dans les différents morceaux : classiques, musiques orientales (opus 1 et 2), latines (voire latino-américaine opus 5) et bien sûr jazz. Bien que les compositions soient très travaillées, l’improvisation prend souvent le pas.

 

 

 

Et maintenant, Jérôme KLEIN, KLEIN étant aussi le nom du groupe

(Jérôme) KLEIN – « Sonder »

Jérôme KLEIN : Piano, vocal, claviers

Niels ENGEL : Batterie

Pol BELARDI : Vibraphone, Contrebasse, Claviers

Charles STOLZ : Recherches sonores

Jérôme KLEIN et ses comparses sont tous luxembourgeois. Jérôme a d’abord une formation de piano classique puis suit le conservatoire royal de Bruxelles (section jazz). Il est membre du European Masterclass Big Band avec qui il joue avec des musiciens internationaux et devient un sideman très demandé, notamment Eric LEGNINI, grâce aussi à son orientation électro-jazz.

Dans ce disque, Jérôme KLEIN mélange les instruments acoustiques et électroniques, chante ou vocalise. Il compose en mixant les structures pop-rock et les harmonies jazz. Il propose une œuvre originale, aux propositions sonores étonnantes avec différentes atmosphères :

  • Parfois jazz, apaisante, envoûtante comme le très beau « Sonder » op 9 et titre du CD où Jérôme KLEIN au piano entame une belle mélodie, colorée par Pol BELARDI au vibraphone
  • Parfois très rock électro comme l’op 2 « Episode » et 1 « Catharsis » ou « Solace »

op 4 où les claviers et la batterie de Niels ENGEL (un peu trop martelée à mon goût !) se déchaînent.

  • Parfois électro-pop : op 7 « Creator » où la voix de Jérôme, comme sur beaucoup de titres apporte cette touche « pop »
  • Parfois sombre comme du blues op 6 « Introversion »

 

Bref deux univers totalement différents pour repousser les frontières du jazz !!!

Deux palettes de bleus qu’Yves KLEIN n’aurait pas reniées :

  • Pour Omer KLEIN : entre classique bleu marine et bleu royal pour les fulgurances
  • Pour Jérôme KLEIN du bleu électrique au bleu nuit avec quelques touches de bleu ciel pour l’évasion.