Le Big Band Mérignac de Luc Lainé à la Glacière

Texte & photos : Frédéric Boudou
En ce vendredi, rendez-vous était donné dans la salle de La Glacière à Mérignac pour une prestation du conservatoire de musique de la ville section Jazz, par le BBM (Big Band Mérignac).
Le chef d’orchestre, musicien, compositeur, arrangeur et également enseignant Luc Lainé mène la danse avec sa gouaille et son groove habituels.
D’emblée l’on peut sentir l’ambiance chaleureuse qui vit dans ce groupe. Sourires, regards, gestes de connivence qui font de cette formation un ensemble cohérent, harmonieux, détonnant parfois.

Luc Lainé

L’orchestre attaque avec une pièce de 1928, « Creole Love Call », composée par Duke Ellington et qui, avec pour chanteuse Adelaïde Hall, a d’ailleurs été son premier disque ayant obtenu un succès mondial. Le BBM interprète donc ce morceau célèbre, de main de maître, avec des solos de Jacky Besse au trombone à piston, Rachael Magidson à la trompette et Corinne Dunand à la flûte, instrument fort peu utilisé en Jazz et qui donne à ce morceau une teinte toute particulière.
Suit « African Marketplace », une composition du premier pianiste jazzman africain à connaître une renommée internationale, Abdullah Ibrahim, morceau au rythme endiablé avec pour soliste Etienne Balazard au saxophone alto et Rachael Magidson à nouveau. Ce morceau nous change vraiment d’univers et le Big Band se montre là très inventif, plein d’énergie.
Puis vient « D’ici d’en bas » signé Bernard Lubat, morceau dans lequel, pour la première fois, Luc Lainé, toujours surprenant d’inventivité, s’essaye à la voix pour des solos et du scat. Une expérience, et je le pense vraiment, à renouveler.
Vient ensuite « P’tite Boule », une sorte de valse enjazzée très réussie composée par le pianiste de l’ensemble, Jacques Paroissien, avec des solos de lui-même, de Corinne et de Simon Jullin à la batterie.
« Chez Edouard » de Luc Lainé continue la soirée. C’est un morceau composé en référence à l’école Edouard Herriot de Mérignac dans les locaux de laquelle Luc a répété et animé par le passé de nombreux groupes de musique de Jazz. Des solos soulignent la force émotionnelle de ce morceau, Luc au vibraphone, Pierre-Maxime Bussac à la guitare et Doumé Caubet à la basse.
Un nouvel emprunt au répertoire de Duke Ellington, « Oclupaca », au style « Latin », créé cette fois-ci en 1968, avec ici pour nous un groove rythmique très entraînant et un espace solo pour le trombone de Vincent Boesch et le saxophone alto d’Etienne Balazard.
Et nous arrivons au tout dernier morceau, une composition à nouveau de Jacques Paroissien, « Tex », qui enthousiasme le public lequel suit le rythme de claquements de main, se levant même vers la fin, applaudissant à tout rompre et demandant le rappel de ce même morceau dont les solos de Jacques, Corinne, Rachael, Vincent et Pierre-Maxime nous ont emportés par leur force et leur originalité.


Ce concert fut un beau feu d’artifice musical, ce morceau en étant le bouquet final, pour ce grand orchestre de Jazz.
Bravo à Luc Lainé, qui dirige cette formation depuis une dizaine d’années, pour cette magnifique prestation laquelle nous a présenté des compositions originales et d’autres du patrimoine du Jazz magnifiquement interprétées par un ensemble très cohérent où l’on voit ici, pour l’anegdote, que la différence d’âge n’empêche rien, au contraire, car le plus âgé de la troupe, Jaky Besse, a 83 ans environ et le benjamin, Iwan Nedelec, en a moins de 17.