Jazz à Oloron 27ème édition. Festival Des Rives & Des Notes
Texte Dominique Legeay, photos JM Ducasse et Patrick Peyroutet
Le 4 juillet 2021

Photo JM Ducasse
Pour exister, cette édition a été réduite en raison du contexte sanitaire à un concert unique, en plein air, au fronton d’Oloron. Cette délocalisation a été un succès en termes d’affluence, la jauge fixée à 1000 places étant atteinte à quelques heures du début de la manifestation. C’était un pari risqué en raison d’une météo qui peut être capricieuse sur le piémont pyrénéen, en ce début d’été. Le ciel s’est dégagé en fin d’après-midi permettant à tous de profiter enfin, dans d’excellentes conditions, de ce retour à la musique “ live”.
Charley Rose trio : Charley Rose (as), Enzo Carniel (p, cla), Ariel Tessier (dm)
Roberto Fonseca trio : Roberto Fonseca (p, cla,voc), Yandy Martinez (b,elb), Ruly Herrera (dm)
Charley Rose trio

Photo JM Ducasse
La première partie était assurée par le Charley Rose trio, groupe lauréat de Jazz Migration 2021, et qui avait été présenté à ce programme par l’association Jazz à Oloron. Il faut noter qu’ils jouaient en quelque sorte à domicile puisque le leader et le batteur ont vécu à Oloron, leur fan club était d’ailleurs présent. Ils ont présenté leur premier album, explorant un large spectre d’influences et de genres musicaux, Charley Rose n’hésitant pas à raconter au micro la genèse de chaque composition. Ce trio ne peut que continuer à élargir son audience grâce à son originalité et la sincérité de sa démarche.

Photo JM Ducasse
Roberto Fonseca trio

Photo Patrick Peyroutet
Après le changement de plateau le trio cubain prend possession de la scène. La basse électrique à six cordes occupe le centre, le piano et la batterie se faisant face. «Yesun est le disque que j’ai toujours voulu réaliser » a déclaré Roberto Fonseca à propos de cet album et il est vrai qu’à l’écoute se mêlent jazz, rap, funk, électro, reggaeton…tout ce que peut-être la musique. Sur les deux premiers titres on est en terrain connu, finesse du toucher, balayage du clavier et pulsation rythmique, tout ce qui fait l’essence du style cubain version piano. Puis sur “Kachucha ” Fonseca interagit avec le public en lui demandant de reprendre avec lui : “ Cubano yo soy !”. La suite du set est plus musclée, plus funk, Fonseca alternant les différents claviers, et par un jeu de lumière fortuit, ce changement de position sur scène projette sa silhouette sur le mur du fronton, magique ! “Motown” permet à Ruly Herrera de faire parler la poudre dans un solo de batterie, ça monte en puissance. Yandy Martinez remise ensuite sa basse et prend l’archet pour accompagner à la contrebasse, le piano de Roberto qui cisèle une mélodie en nuances et en retenue “Por ti”. Séquence nostalgie avec un remarquable “Besame mucho” revisité avec talent et inusable, puis à nouveau le présent avec “Mambo pa la ninã” que les spectateurs reprennent en chœur, puis rappel, déjà !

Photo Patrick Peyroutet
Les artistes, les organisateurs et le public ont été ravis de partager musiques et émotions après une longue année de disette. Il faut souhaiter à l’avenir, pouvoir continuer à vivre la musique ensemble, sur un festival entier.