TRIO : Jakob DINESEN / Anders CHRISTENSEN / Laust SONNE

« BLESSINGS »

4 étoiles

Chronique de Martine OMIECINSKI

Label : April Records – Sortie fin Mars 2021 –

Jakob DINESEN : Saxophone

Anders CHRISTENSEN : Contrebasse

Laust SONNE: Batterie

Pointures de longue date de la scène musicale danoise, ces 3musiciens jouent ensemble régulièrement depuis leur jeunesse. Les deux premiers furent les leaders d’un groupe légendaire de jazz danois (Once Around The Park). Laust SONNE quant à lui a été pendant 20 ans la clé de voute d’un groupe de rock très populaire au Danemark (D.A.D)

Sur le plan international, Jakob DINESEN s’est produit avec Paul Motian, Eddie Gomez, Tony Allen ou encore Steve Swallow. Anders CHRISTENSEN a joué dans une des formations du batteur américain Paul Motian (reconnu comme un maître des nuances, diffractant le rythme plutôt que de le marquer de façon nette) et du trompettiste polonais Tomasz Stanko.

Ce disque a été enregistré en live en 2020, il comprend deux compositions de Jakob DINESEN, une de Laust SONNE et trois reprises dont « Sandino » de Charlie Haden.

Le premier opus de Jakob DINESEN « Free Eddie », une jolie ballade, permet de découvrir l’harmonie qui règne entre les 3 musiciens, chacun prend son espace, Jakob nous « parle » avec tendresse d’un ami. Nous retrouvons un morceau dédié aussi à un ami en opus 4 jonglant entre nuances et envolées free.

Dans la reprise de « I’ve Told Every Little Star » de Jerome Kern et Oscar Hammerstein II, on pense tout de suite : « Sonny Rollins sort de ce corps ! », Jakob DINESEN a forcément été influencé par l’interprétation de celui-là, très « free » !

La création de Laust SONNE « Anouar » (op 3) est un hommage au joueur de Oud tunisien Anouar Brahem, les cordes sont, bien sûr, très présentes, accompagnées de percussions à l’intro sur un rythme lent et mystérieux jusqu’à ce que le saxo s’insinue dans le groove puis nous embarque sur des impros orientales avant que Anders CHRISTENSEN ne reprenne les rênes. Un morceau très réussi !!

La reprise de « Sandino » de Charlie Haden fait la part belle à la contrebasse, pièce majeure du morceau, la pulsation de la batterie est présente en arrière-plan et quelques notes de saxo ajoutées par moments dessinent l’atmosphère.

La dernière plage du CD : « Freedom Jazz Dance » d’Eddie Harris, reprise notamment par Miles Davis, propose une interprétation à l’énergie débridée dont un solo de batterie époustouflant de Laust SONNE

Vous l’aurez compris, « BLESSINGS » est une vraie « bénédiction » ou un trésor de « bienfaits » selon votre traduction !