par Anne Maurellet, photos Alain Pelletier.

Soirée Cassous promotion samedi 16/11/19

Gaëtan Larrue septet

Gaëtan Larrue, accordéon

Thierry Volto, batterie

Nolwenn Leizour, contrebasse

Xavier Duprat, clavier

Thomas Darthiail, percussions

Hugo Valantin, guitare

Sandrine Régot, vocal, chœurs

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On entre dans une contrée opaque. Au centre, une voix spectrale nous appelle. C’est un African desert qui renvoie de curieux rayons, une fête entraînée par un accordéon agile, encouragé par Sandrine Régot, à l’expression puissante, musique celtique minérale.

Decal temps, ce sont des ménestrels d’aujourd’hui qui rafraîchissent un menuet médiéval et l’adaptent à notre siècle. Il ne s’agit pas de nostalgie, ils prennent des harmonies anciennes et les retaillent comme un vêtement auquel on tient qui a de la tenue et que l’on voudrait encore porter en valorisant ses formes.

Nougaro avec la reprise de Beaucoup de vent est emporté dans ce coup de vent aux nombreuses bourrasques : ça sied bien à la formation qui choisit une joyeuse légèreté pour faire virevolter nos âmes rendues ainsi agréablement légères, le temps d’un set. Enlevant…

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Pour Chuchotements, on entre en intimité. Le frottement de l’archet presse l’oreille à devenir attentive, le piano de Xavier Duprat fait une confession, quelques notes d’accordéon de Gaëtan pour ces douces confidences des doigts précis de Nolwenn Leizour qui racontent ce que le quotidien ne dit pas, les langueurs, les tristesses, la beauté d’une pénombre, d’un regard attendri, d’une parole dissimulée : mieux que des mots, la musique berce ainsi les êtres. Un peu de hardiesse parfois dans les cordes et la guitare de Hugo Valantin, et la sensibilité de l’accordéoniste. Un instant tendre, la musique adoucit le temps… et s’étend pour un doux frisson !

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Ces sept-là construisent une musique joyeuse comme un folklore populaire au sens le plus noble du terme, la voix de Sandrine remontant du fin fond des temps : une belle fête de village ethnique, les percussions de Thomas Darthiail pour déplacer les lignes, l’accordéon perpétrant une « vocation dansante », en modelant aussi un swing aux saveurs jazzies. There is hope, comme ils disent…

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Ils ont encore des cordes à leur arc avec ce Travel night. Un brin Astor Piazzolla, l’accordéon nous entraîne encore à danser à l’intérieur de nos fauteuils. La vélocité de Gaëtan a contaminé la chanteuse, dont les cordes vocales sont autant de notes au service d’un swing affolé, affolant. La batterie de Thierry Volto lui rend la pareille. Ils entament même une joute. Les cinq les rejoignent pour offrir cette générosité festive.

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Avec Douceur, je trouve une belle tristesse à l’accordéon, une plainte discrète qui se meut en légèreté : cela convient bien à la sensibilité évidente de Gaëtan, à sa finesse.

Adapter avec Vesoul la fantaisie du voyage dans la musique de Marcel Azzola et l’associer au désespoir en clin d’oeil de la chanson de Brel pour la faire valser. Original !

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En quartet, accordéon, piano, batterie, contrebasse, Capelli, toujours cette fraîche vigueur, cette franche énergie qui laisse transparaître malgré les apparences un joli brin de réserve. C’est peut-être ça qui nous touche particulièrement.

Finir avec Effervescence : ils nous embarquent dans un tango où piano et accordéon s’enlacent pour construire une tension propre à appeler les quatre autres musiciens dans la danse à mille temps croisés, entrecroisés. On doit rester assis, c’est bien la seule frustration !

C’est une belle simplicité qui se dégage du septet. L’art d’accéder à la joie du jeu avec modestie et talent !

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