Duo Hortal Trolonge
« Django Aurement »
par Philippe Desmond.
Florent Hortal : guitare / Joël Trolonge : contrebasse
Label : https://www.linoleum-records.com/shop
Encore Django me direz-vous, oui mais autrement comme l’ont souhaité Florent Hortal et Joël Trolonge. Toujours Django me permettrais-je d’ajouter, son œuvre et son influence étant majeures dans la musique jazz.
Formation en simple duo donc, pas de guitare rythmique, pas de violon ni de clarinette comme on pouvait les rencontrer dans les formations du grand guitariste compositeur. Un choix délibéré, l’idée n’étant pas d’imiter mais de jouer en toute liberté, un mot que revendiquait Django.
Les deux musiciens enseignent dans différentes écoles et conservatoires toulousains mais mènent aussi une carrière sur scène. Le premier a collaboré avec Ben l’oncle Soul, Stéphane Guillaume, Nicolas Folmer, Stan Laferrière, Sonny Troupé, Médéric Collignon, Emile Parisien, Thomas de Pourquery, Drew Davies, Francis Bourrec, Géraldine Laurent, Pierre Bertrand, Baptiste Herbin, James Morrison, Denis Leloup, Yvan Jullien, Vincent Artaud, Gordon Goodwin… le second, membre durant plus de dix ans de Latcho Drom, avec Jean Marc Padovani, Serge Lazarevitch, Joëlle Léandre, Guy Lafitte, François Jeanneau, Serge Lazarevitch, Eric Barret, Francis Bourrec, Tony Petrucciani, Maxime Saury, Bernard Lavilliers, Bernardo Sandoval, Guillaume de Chassy…
C’est lors d’un concert alors que les « magnétos » tournaient qu’ils ont enregistré de façon un peu imprévue cet album, la présence du public en témoigne. Au fil du disque-concert on redécouvre les grands standards composés par Django – je n’ose pas dire tubes – en version électrique comme lui même avait introduit l’amplification en 1947, mais ici avec une Telecaster !
On ne parle plus de swing manouche avec cette interprétation, les mélodies prennent une autre forme, plus épurée, plus intime, on réalise à cette écoute la qualité des thèmes. Pas de pompe rythmique, pas d’artillerie lourde ici mais plutôt une douce ambiance, la rondeur de la contrebasse pour asseoir la légèreté chantante de la guitare qui ne prive pas d’improviser avec justesse.
Django autrement en effet, Django éternel aussi.