Claude Tissandier

« Feed the cats »

Swingin’ Bolling 2

par Philippe Desmond

Chez https://www.fremeaux.com/fr/

Le saxophoniste Claude Tissandier a été membre du Big Band de Claude Bolling durant 35 ans. Ce big band de 17 musiciens, son chef l’a porté à bout de bras et de finances toute sa carrière. On le voyait partout, festivals, télévision, musiques de film… une véritable institution en France et au-delà. Son créateur est décédé en 2020 et les dernières années, depuis 2013, c’était Philippe Milanta qui le remplaçait au piano. Il est présent sur cet album de 14 titres composés par Claude Bolling. Pas de big band cette fois mais un quintet : Claude Tissandier au sax alto et aux arrangements (il a fallu faire des réductions !), Eric Levrard au sax baryton, Philippe Milanta au piano, Pierre Maingourd à la contrebasse (20 ans de maison Bolling), Alain Chaudron à la batterie ; Faby Médina est au chant sur deux titres (12 ans au service du Big Band).

Le titre de cet album bourré de swing (comme par hasard ça rime avec Bolling, son vrai nom !) en traduction directe signifiant « nourris les chats » a, en argot des musiciens, le sens de donnez des solos au jazzmen. Les musiciens ne s’en privent pas et pas seulement sur ce titre dynamique. Évidemment ça ne sonne pas comme le big band mais les transcriptions taillées sur mesures sont parfaites pour mettre en évidence le génie mélodieux de leur compositeur. Une musique pour toutes les oreilles où la joie demeure comme dirait l’autre. C’est un hommage plein d’authenticité et de légitimité.

La jacquette donne quelques clés sur les titres, en voilà quelques unes. « Main de fer et gant de velours » en hommage à Johnny Hodges le saxophoniste de Duke ; « La complainte des Apaches » de la série télé Les Brigades du Tigre ; « Paris en bouteille » pour Pierre Bouteiller l’animateur emblématique et fou de jazz de France Inter ; « City life » du film Lucky Luke… Faby Médina chante « The Key » sur des paroles de Nicole Croisille, tout récemment disparue et « La complainte des Apaches » qui devrait rappeler des choses à certains.

Le jazz classique a encore de beaux jours devant lui, merci à ces musiciens de nous le rappeler et le swing qui a repris du poil de la bête grâce aux nombreuses associations de danse, rajeunit ainsi son public.