Bridget Bazile au Cube
par Philippe Marzat, photos Géraldine Gilleron
Bien souvent j’ai eu l’occasion de voir Bridget Bazile. Je l’ai entendu chanter à chaque fois avec les mêmes émotions et intensité, en appréciant au passage, la présence sur scène qu’elle pouvait avoir et la capacité à emporter les spectateurs avec elle.
Ce soir, c’est la première fois que je ne l’entends pas, je l’écoute vraiment [En effet, je ne suis pas photographe mais rédacteur pour vous]. Je me cale bien confortablement dans le fauteuil de la salle du « Le Cube » à Villenave d’Ornon. Il est vingt heures trente et le brouhaha s’estompe au moment où la lumière baisse. Quelques mouvements sur scène et entrent les artistes. Les applaudissements éclatent de toutes parts, depuis les travées. La salle est comble jusqu’en haut des gradins. Il me semble, déjà, que le public est conquis d’avance.
Bridget Bazile fait son apparition et entame les premières chansons accompagnées au piano par le très talentueux Vincent Sangaré Balse. Les notes qui jaillissent du piano résonnent dans l’espace et la magie commence instantanément. Bridget va pendant près de deux heures enchaîner les titres du répertoire gospel, du blues et du jazz classique. Je suis étonné de ne pas l’entendre respirer à grand coup d’aspiration comme chez la quasi-totalité des chanteuses et chanteurs. Là, rien, on se demande même à quel moment elle respire et cela donne une autre dimension aux morceaux. Un vrai plaisir. L’expression de son visage souligne avec intensité l’interprétation des chansons. On perçoit nettement qu’elle ressent intimement les textes. Le tout accompagné avec maestria par les musiciens qui l’entourent ; comme Zaza Desiderio à la batterie, Stéphanie Guilbert à la basse, Rémi Balse a la guitare ou encore Léa Manegli au chant.
Nous entendrons au gré de sa prestation les traditionnels « Amazing grace », « Oh happy day », « Oh when the saints go marching in », « What a wonderful world », où Bridget Bazile déclenche la joie du public quand elle descend les marches de la scène et vient enflammer la foule à son contact. Elle fait le show en poussant le public à l’accompagner. La salle se lève, chante avec elle, debout. Nous sommes aux anges. L’émotion est là et va durer bien au-delà de la soirée.
Puis, le moment est venu de faire monter une chorale composée en très grande partie d’enfants. C’est la chorale de Villenave d’Ornon. Ils vont chanter et l’émotion se perçoit sur leurs visages. Les chansons qu’ils nous partagent avec un plaisir visible s’enchaînent. Mais hélas, tout a une fin, même les concerts de cette qualité.
Les enfants descendent, s’alignent au pied de l’estrade pour leur salut final sous les applaudissements. Histoire de prolonger un peu le plaisir, Bridget Bazile tendra même le micro à chacun des enfants pour chanter avec eux, comme un remerciement.
Bridget Bazile remonte nous offrir un magnifique et long rappel : un « Oh Happy Day » de légende !
Voilà, c’est fini. Les applaudissements résonnent de partout se mêlant aux « Bravo » et autres « Viva ».
Madame Bridget Bazile est au pied de la scène et les gens défilent histoire de tenter des « Ego portraits » pleins de sourires avec elle. Quand elle me verra, elle viendra partager quelques mots avec moi.
Merci Bridget et à bientôt.