42ème HESTEJADA DE LAS ARTS – UZESTE
Jeudi 22 août

Par Alain Flèche, photos Alain Pelletier

 

A VIF JAZZ QUINTET avec :
Bernard Lubat : batterie / François Corneloup : sax bar. et sop. / Christophe Monniot : sax alto et sopranino, piano / Géraldine Laurent : sax alto / Bruno Chevillon : contrebasse

Sur des propositions de Bop, Bird, Mingus (Flamingo, encore des histoires d’oiseaux, ce n’est plus un festival, c’est une volière ! Histoire de faire mentir Chaval : non, « les oiseaux ( ne) sont (pas) des cons » ! ), tous vont s’éclater, et nous embarquer dans leurs tourbillons soniques d’où nous ne sortirons pas indemnes. Christophe, Pierrot lunaire, délicat mais volontiers volontaire, souffle dans l’un ou/et l’autre de ses sax’s, nous fait découvrir ses capacités pianistiques, pas vraiment douces pour l’instrument, mais ravissantes pour nos oreilles. Il en met partout : des doigts sur le clavier, et puis les bras, et puis les fesses, avec plein de trucs sur les cordes qui frappent, roulent, retentissent, cognent le bois. Revient à ses tubes de métal qu’il rend incandescents à force de vent, véhiculant des milliers d’idées par mesure.

Avec l’ensemble ou seule, Géraldine, milieu de scène (galanterie-et talent- oblige), souffle fort aussi. Pas plus sage,mais plus Bop. Langage parfaitement maîtrisé et actualisé, qui paraissait totalement libre/free aux habitués du swing (et) main-stream des années ’40. Ses notes fusent, jamais confuses, dans tous les sens, tous les coins, cernées cependant par les 2 autres soufflants qui les embarquent encore plus loin que leur destination prévue. François (Notre François, habitués que nous sommes à le croiser dans tous les bons coups de la région) est là ! Et bien là . Avec son Tuyau éléphantesque (baryton) ou le petit soprano, selon le feeling, la nécessité de l’instant, avec autant d’inventivité et de dextérité. Le gros, porté de tant de notes, flot inhabituel sur ce mastodonte, finit par s’envoler en s’échappant de nos attentes.

Le plus petit, lui, devient pensif, passé le torrent de notes qu’il suppose permettre, et nous raconte ses rêves pour les faire notre. Bruno, faussement imperturbable, attentif au « chef » du moment, n’attend que l’occasion de nous rappeler son travail près de Daniel Humair, et rejoint aussitôt le flot des soufflants dans leurs voyages inter sidérants. On se souviendra d’un remarquable chorus sur « Chasin’ the Trane », face à un Corneloup au petit poil sur son soprano, et bien soutenu du piano enchanteur. On est enchantés !