par Daniel Danneyrolles Communication JIM’S,  Photos Jean Marc Fouetilloux

Un week-end de rêve, d’humour, d’émotions et d’élégance

C’est confirmé, une fois de plus. Les absents ont toujours tort. En l’occurrence, de ne pas avoir consacré leur soirée du Vendredi 11 octobre, pour la première partie du Festival Jazz à Notre Dame, 9ème édition, à Sanilhac en Dordogne, commune nouvelle du Grand Périgueux, proposé par l’association JIM’S (Jazz in Marsaneix’Sanilhac).

. C’est une bande de jeunes qui a entamé les festivités, le Quintet UP RIGHT, et quand on dit jeunes, c’est qu’ils le sont : un tout petit peu plus de 100 ans à eux cinq. Et du talent qui éclabousse. A la trompette, Robin Peret, 20 ans et au sax Pierre Thiot 21 ans, ont emballé l’auditoire. A trompette et à saxo bien nés, la valeur n’attend pas le nombre des années.

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UP RIGHT Piano : Edward Rogers – Contrebasse : Esteban Bardet – Trompette-chant : Robin Peret – Batterie : Emile Rameau – Saxo : Pierre Thiot

Et l’on peut en dire autant du contrebassiste Esteban Bardet et du batteur Emile Rameau qui nous ont gratifié l’un et l’autre, tous deux âgés de 19 ans, de solos impétueux et d’une grande bravoure. Ajoutez à ces quatre joyeux lascars, le « vétéran », Edward Rogers, 26 ans, au piano, et vous avez là, un QDD (entendez Quintet à développement durable) qui devrait aller loin. Car non seulement, ils vous régalent avec des reprises, hardiment retravaillées de Caravan et d’Ornithology, mais aussi ils osent des compositions inédites du meilleur aloi. On en redemande. Et on n’a pas encore tout vu et tout entendu, car ils terminent cette année leur cursus au Conservatoire de Bordeaux. UP RIGHT, une formation à jouer à 100 contre un, qui m’a rappelé certains groupes de jeunes musiciens venus de Detroit, de Chicago, de New York se faire entendre sur l’une des nombreuses scènes du Festival de Jazz de MONTREAL. C’était en 1993.

En deuxième partie de ce vendredi, une autre bande de joyeux drilles composée de trois vents, trompette, trombone et saxo, et d’une rythmique plutôt originale, un banjo s’associant à la contrebasse et à la batterie : le BAKER STREET JAZZ BAND, une formation toute jeune née à Lyon en 2014, dans l’esprit New Orleans et avec de l’humour, beaucoup d’humour.

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BAKER STREET JAZZ BAND  Trombone : Thibault Du Cheyron – Banjo : Thomas Blaisel – Contrebasse : Clément Pierre – Batterie : Josselin Perrier – Saxo : Martin Berlioux – Trompette : Thomas Leroux

Car, bien évidemment Baker Street, c’est la rue de Sherlock Holmes à Londres où il y demeure au 221B, et « Sherlock, Sherlock« , c’est un morceau-phare du répertoire des Baker Street, une composition originale bien entendu qui offre une conversation musicale entre trompette, trombone et saxo, soutenue par la rythmique allègre, et un vocal repris par l’auditoire. Et si l’on évoque Sherlock, il faut aussi régler son compte à son ennemi intime le Professeur Moriarty, autre morceau-phare du répertoire des Baker Street. Tout ceci dans le ton, l’esprit, le rythme du jazz de la Nouvelle-Orléans, tel qu’on peut le connaître et l’apprécier – j’ai eu ce plaisir – dans les petits cafés à Jazz du quartier français de la grande ville cajun où s’étirent jusque tard dans la nuit sur les trottoirs des files d’attentes d’aficionados impatients d’y pénétrer pour savourer un moment de jubilation.

Et la suite fut du même tonneau, avec des compositions faisant référence à leur lieu de résidence, par exemple, comme la Marche des Gratte-Ciel (de Villeurbanne !) qui a emballé la salle, tout autant que cet hommage improbable rendu à une rue de Lyon, Burdeau, Burdeau Street, où habita un des musiciens du groupe, et où habita Augustin Burdeau, homme politique et professeur de philosophie lyonnais en …1885. Ils sont comme ça les Baker Street !

En tout cas, une ambiance joyeuse et débridée, éminemment empathique, que plébiscita l’auditoire et qui entraîna le joyeux sextet à deux généreuses reprises. Bravo et merci Thomas Leroux, trompette, Thomas Blaisel, banjo, Clément Pierre, contrebasse, Thibault Du Cheyron, trombone, Martin Berlioux, saxo, Josselin Perrier, batterie.

Le samedi 12, deuxième partie du Festival JAZZ à Notre Dame, ce que nous appelons le « dinatoire jazz », avait rassemblé de nombreux amateurs, qui ont dégusté une imposante et appétissante assiette Périgord Louisiane (entendez par là l’alliance audacieuse du foie gras et du jumbalaya), diner magnifiquement accompagné par le MAZU TRIO (Stéphane Mazurier, Sébastien Charrieras, Stéphane Desplat) qui s’était mis en quatre avec SAX GUEST, c’est-à-dire François Marie-Moreau, le saxo et la flûte s’ajoutant ainsi au piano (et clavier), à la contrebasse et à la batterie.

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MAZU TRIO + SAX GUEST  Guitare : Sébastien Charrieras – Batterie : Stéphane Desplat – Sax-flûte-chant : François-Marie Moreau – Claviers : Stéphane Mazurier

Avec vocal assuré par Mazurier et Moreau. Des interprétations jazz, mais aussi soul, funky et d’autres origines qui glissèrent allègrement sur des dineurs en phase complète.

Et puis Pablo Campos et ses partenaires s’installèrent. Et commença alors une grande et somptueuse séquence de swing, de blues, de musique de charme qui fait mouche à tout coup sur un auditoire devenu complice. Un quintet au son envoûtant. Ce qui leur a valu, en toute fin de soirée, une quasi standing ovation. C’est dire assez le plaisir des nombreux amateurs de jazz, de swing en particulier, et parmi eux quelques danseurs de haut vol, à l’écoute de Pablo Campos et de ses compagnons. Pablo Campos au piano (ah ! le piano…), c’est le bonheur assuré et chaque fois renouvelé. De Nat King Cole à Billie Holiday, et d’autres encore du panthéon du jazz, ce quintet de charme a enjôlé l’assistance. C’est que les interprétations de tous, et de chacun, à l’image de leur stature et de leur vêture, sont d’une élégance totale et authentique. Et d’une complicité sans faille. Jamais l’un prenant le pas sur l’autre, une harmonie parfaite pour une musique coulée dans le rythme. Malo Mazurié à la trompette, vivace, allègre, Nicolas Montier au saxo, grave et tendre à la fois, associés aux rythmes affirmés de Raphaël Dever, à la contrebasse et de Germain Cornet à la batterie portent Pablo Campos sur la crête de la vague de blues et de swing qui déferle gentiment, amoureusement peut-on dire, sur un public enjoué, captivé, captif même.

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PABLO CAMPOS QUINTET Trompette : Malo Mazurie – Batterie : Germain Cornet – Contrebasse : Raphaël Dever – Saxo : Nicolas Montier- Piano-chant : Pablo Campos

Car Pablo Campos, grand maître de son piano, c’est aussi une voix et un enchantement. Quelqu’un a écrit un jour : « Arrangements ciselés du leader et mise en place de précision caractérisent ce quintet. La jeune section rythmique tourne avec une autorité impressionnante, quant à la frontline, on peut difficilement rêver mieux sur la scène du jazz français (…)« . Dont acte.

Si l’on ajoute à cela une sonorisation parfaite de la salle assurée par les ingénieurs du son de l’équipe de Freddy (Atelier du Son et de l’Image), on a une soirée de rêve qui restera dans les annales et qui a bien justifié, après une ultime reprise, une presque standing ovation par une salle pleine.

Jazz à Notre Dame, c’était hier, mais demain on continue de marcher sur les Sentiers du Jazz, avec étapes : le 26/10 à Nôtre-Dame-de-Sanilhac (24) avec Olivier Viseux et ses 40 musiciens de l’Orchestre des 2 Vallées, le 16/11 à Marsaneix (24) avec le Mozaïc Jazz Band et Gospel for you family, le30/11 à Breuilh (24) avec le Séverine Caupain Jazz Quintet et le 7/12 en l’église de Saint-Pierre-de-Chignac (24) avec Gospel for you Family.

 

www.jazzinmarsaneix.com

 

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Et n’oubliez pas le festival Jazz à Caudéran organisé par Action Jazz !

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