Simon Belelty

« Pee Wee« 

par Philippe Desmond

Et non, comme l’évoque le dossier de presse sur la forte probabilité de ne pas connaître le guitariste Simon Belelty, je ne le connaissais pas non plus ! D’origine israélienne il parcourt pourtant le monde avec sa guitare. Mais son principal et récent fait d’arme est d’avoir monté un label indépendant consacré au jazz nommé Jojo Records en hommage à Joseph son batteur de père. Prévoyant la mort du CD il ne publie que des disques vinyles (beaux et bien sonnants objets certes mais c’est pourtant moins commode que les CD…). Cet album est le troisième édité par le label qui en prévoit dix par an.

Simon Belelty y est le leader d’un sextet ajoutant sa guitare à un quintet classique – de haut vol – à la Jazz Messengers qu’il admire.

Le répertoire est varié mêlant les compositions du pianiste du groupe Kirk Lightsey, de Steve Grossman, de Wayne Shorter , de Thad Jones à des standards de Broadway sans oublier bien sûr le morceau qui donne son titre à cet album, le magnifique « Pee Wee » écrit par Tony Williams à l’époque du second quintet de Miles Davis. Rien de révolutionnaire là-dedans dirons certains ; les révolutions avaient eu lieu à l’époque et il est tellement bon de se les rappeler avec ce niveau de raffinement.

Ajoutons que la guitare s’intègre pleinement au quintet « classique » , Simon Belelty ne cherchant pas à tirer un quelconque avantage à sa position de leader, c’est à souligner. Le tout dégage élégance et cohésion dans un style de jazz allant du hard bop au cool.

Beau répertoire, beaux musiciens, belle production, bel album, que voulez-vous de plus ?

Simon Belelty (g), Kirk Lightsey (p), Asaf Yuria (ss et sa), Josh Evans (Tr), Jason Brown ou John Betsch (dr), Gilles Naturel ou Darryl Hall (contrebasse)

www.jojorecords.com