Philippe Milanta

« 1, 2, 3, 4 ! »

Par Philippe Desmond

Pour cet album le pianiste marseillais Philippe Milanta n’y est pas allé de main morte pour composer sa formation : Thomas Bramerie à la contrebasse, Leon Parker, le batteur souvent qualifié de minimaliste, le cubain Lukmil Perez aux baguettes, tous de formidables musiciens et parmi les sidemen les plus recherchés, tout comme lui d’ailleurs. Il suffit d’aller consulter les biographies de tous ces gens pour s’en persuader. Le concept « 1, 2, 3, 4 !» (titre habile qui fonctionne dans toutes les langues) est original et simple à la fois, quinze compositions, la plupart originales, en solo, duo, trio et quartet. Le piano étant le dénominateur commun, bien sûr, de ces quatre propositions.

En solo le piano se veut romantique sur « Colyn Two » et « Menaaja » « Yello Days », blues sur « Yellow Days » et déterminé comme le titre « I Want a Little Girl » l’indique.

L’apport de la contrebasse frottée dans le duo « Palaqwa » nous amène vers cette frontière invisble entre classique et jazz, de la musique, belle, tout simplement. L’ambiance change radicalement en duo avec Lukmil Pérez, le swing revient très vite dans ce « Tolana »

Un seul titre en quartet, « Manomena », une composition originale dans laquelle le piano danse parfois, rejoint mélodiquement par la contrebasse, les percussions tissant une légère dentelle.

Mais c’est en trio que visiblement Philippe Milanta a voulu se faire plaisir et nous faire plaisir. Huit titres dont « Aqwabuka » qui ouvre l’album, une ballade aérienne qui nous transporte vers un pays enchanté, céleste. « Régeline » nous ramène vers une vie plus trépidante ce que confirme « Puis au Galop ! », le be-bop est bien là dans cette course poursuite. Un blues bien traditionnel mais original, « Twelve For A Change » confirme la variété des propositions que peut nous offrir le pianiste. Je vous laisse découvrir les autres…

Un disque, riche, varié et d’une réelle élégance.

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