NUBIYAN TWIST au Rocher de Palmer
par François Laroulandie
NUBIYAN TWIST en concert ce samedi 5 avril au Rocher de Palmer ; le salon de musiques en configuration debout accueille le fameux collectif londonien qui bouscule les codes.
Mais auparavant, une première partie nous a permis de découvrir J-SILK, duo bordo-britannique formé par Joanna Rives (vocal) et Louis Morgan (producteur, guitare basse, synthé). Attaque sur une rythmique de basses telluriques au synthé, la voix de Joanna apporte une note de sensualité, qui n’est pas sans rappeler le grain de voix de Amy Winehouse. J-Silk ; le nom du groupe fait référence à la première lettre du nom de la chanteuse, tandis que Silk, « soie » en anglais, renvoie au soyeux de cette voix soul qui parfois dans les aigus révèle de délicates fêlures. La guitare basse de Louis vient à point nommé renforcer le contraste entre le rythme machine survitaminé de basses et la présence du chant en contrepoint de Joanna. Une belle prestation puissante et cosmique qui nous a permis d’apprécier la complémentarité de ce duo qui façonne une musique inspirée, hybride de funk, soul, électro qui a bien fait bouger un public enthousiaste.
Nubiyan Twist se présente comme un collectif de musique londonien, où il a fait ses gammes dans les clubs de celle ville ; la plupart de ses membres se sont rencontrés durant leurs études à Leeds. Le plateau promet du beau son, et nous ne serons pas déçus. Finn Booth est à la batterie, Luke Wynten à la guitare basse, Jansen Santana aux percussions et guitare électrique, Lewis Moody aux claviers, Grifton Forbes-Amos à la trompette, Hannah Mae Birtwell au saxophone baryton, et Jessica Aziza au chant. D’entrée le ton est donné : la voix de Jessica exprime toute la charge émotionnelle et historique des blueswomen et divas de la soul ; puissance, précision, douceur. La formation qui l’accompagne avec brio puise son inspiration dans les influences des musiques noires ; soul, afro beat, reggae, jazz avec un fil conducteur funk aux accents caribéens, une véritable représentation du multiculturalisme britannique. La connivence entre musiciens et le plaisir de jouer ensemble est particulièrement communicatif ; nous avons pu apprécier leur fougue contagieuse lors de solos de percus, batterie, clavier, le groove échevelé de dialogues sax et trompette. Bref, un groupe qui déménage vraiment, dans une belle ambiance festive et chaleureuse. Le public n’est pas venu pour rester les bras croisés, ça bouge, ça danse, ça scande les refrains, poings levés pour un chant féministe. Une bien belle soirée de partage et de fête qui se prolonge en échanges avec ces jeunes musiciens ouverts sur le monde.