Par Dom Imonk, photos Philippe Marzat

Soirée en partenariat avec le groupe Lamotte et CIC Caudéran, jeudi 14 novembre 2019

Pour sa troisième édition, Jazz à Caudéran a comme à son habitude ouvert les festivités en invitant le gagnant du Tremplin Action Jazz qui était cette année le V.E.G.A. quintet, formé de

Félix Robin (vibraphone),

Félix Robin

Paolo Chatet (Trompette),

Paolo Chatet

Louis Laville (contrebasse),

Louis Laville

Mathis Polack (saxophones)

Mathis Polack

et Nicolas Girardi (batterie).

Nicolas Girardi

Les trois premiers cités avaient déjà présenté dès le mardi leur musique et leurs instruments, et répondu aux questions des élèves de cours moyen de l’école primaire Stéhelin, en un débat vif et animé, avec ce public en éveil, curieux de tout. Le lendemain, l’échange continua par un concert « commenté », à la bibliothèque Pierre Veilletet, où, accompagnés de Timo Metzemakers (contrebasse) et de Guillaume Prévost (batterie) avec lesquels ils jouaient pour la première fois, Félix Robin et Paolo Chatet ont proposé leur jazz à une assistance très attentive et de tous âges, beaucoup de très jeunes encore dont les questions fusaient, comblée par ce qu’on lui faisait découvrir.  Puis vint le concert du jeudi, où c’est un groupe plus mûr et rodé qui a investi la scène du Théâtre de la Pergola. Il faut en effet savoir que depuis le tremplin, le V.E.G.A. quintet a été particulièrement actif, et a joué en divers endroits de la région, et même bien plus loin, jusqu’au studio de l’Ermitage à Paris, où ils furent invités fin septembre au festival Ermi’Jazz organisé par le label Laborie Jazz.

V.E.G.A. Quintet

Si l’on ajoute la participation de ses membres à divers autres projets, on comprend sans peine que leur style ait ainsi pu s’affirmer. A la base, une sérieuse connaissance (et un évident respect) du jazz « historique », tel qu’on leur a enseigné au Conservatoire de Bordeaux, additionnée d’un vif intérêt pour certains artistes de la jeune scène de New-York, d’une belle dose d’humour et de ce petit côté turbulent genre bohème provoc, qui forment les essentiels pigments de ce qui fait le charme de leur musique. Ajoutons à tout ça que des harmonies originales, en associations osées de timbres, ainsi qu’une écriture singulière, basée sur des choses simples mais touchantes de la vie intime de ces cinq complices, forcent les traits libres de leur expression, dont la collectivité est assumée. « Il n’y a pas de leader » insistera souvent Félix Robin. Pourtant, chacun a son jeu propre, de beau niveau, qui pétille à l’envi. On se soutient, on se provoque, ça chahute même free par moment, avec des pieds de nez, des chorus s’échappent de partout et font la cabriole.

Paolo Chatet et Louis Laville, venant probablement d’apercevoir l’étoile Véga briller, au travers du plafond de la Pergola !

Bref, ça bouge, d’une vie intense, le public présent, hélas pas très nombreux, leur a fait bel accueil et a souvent ri, notamment lorsqu’est venu le tour du morceau « Shanti » (Mathis Polack), dédié à un chat, présenté par un Félix au sourire malicieux, là au piano, sur un poème de son auteur, au flegme british, dont on n’a pas tout compris, mais on a ri. Les autres thèmes, en écriture partagée, tous présentés avec humour et bonhomie, se sont ainsi succédés, avec leur part de poésie rêveuse, et l’ardeur des quarts de siècle de leurs auteurs : « Momo » (Paolo Chatet), « Francette » (Félix Robin), « Payez des madeleines » (Félix Robin, merci pour l’aimable dédicace !), « Rue des lices » (Paolo Chatet), « Piwo » (Félix Robin) et « Opus 1000 » (Mathis Polack). Au final, un bien joli vent de fraîcheur en guise d’entrée en matière pour cette première soirée ! Surveillons de près les V.E.G.A. quintet, dont on nous dit qu’ils devraient sous peu enregistrer un album. Espérons qu’il verra très bientôt le jour !

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V.E.G.A. Quintet