« Grappelli my Love » David Abeijon / Eddie Dhaini / Aurélien Gody
par Philippe Desmond
David Abeijon : violon / Eddie Dhaini :guitare / Aurélien Gody : contrebasse
Stéphane Grappelli avant de devenir un artiste grand public en habitué du Grand Echiquier, la grand-messe culturelle de la télévision des années 70 et 80, avait déjà eu une longue carrière. Complice de Django dès les années 30, exilé à Londres pendant l’occupation, jouant avec « tout le monde » ensuite, Oscar Peterson, Michel Petrucciani, Paul Simon, Jean-Luc Ponty… même les Pink Floyd, il forme dans les années 80 un trio avec Jean-Philippe Viret à la contrebasse et Marc Fosset à la guitare. J’ai eu la chance de voir et entendre ce trio en 1980 à l’Ecole Polytechnique à Palaiseau ; j’y était entré mais seulement ce soir, en simple spectateur ! C’est cette formation que le violoniste David Abeijon a choisi de faire revivre avec ce projet « Grappelli my Love ». Après quelques concerts de rodage le trio vient de sortir un album de 8 titres. Concert à Pessac
David Abeijon après une formation classique au Conservatoire de Bordeaux a voulu ouvrir et libérer son jeu en jouant du jazz et bien sûr le nom de Stéphane Grappelli est vite arrivé. Il s’est rapproché d’Aurélien Gody contrebassiste très prisé dans la région et du guitariste Eddie Dhaini qu’Action Jazz connaît bien comme ancien lauréat de son tremplin annuel. L’idée était aussi pour David de ne pas monopoliser le devant de la scène et de partager la musique avec ses complices, choses que Stéphane Grappelli savait faire ; c’est réussi.
Jouer Grappelli c’est bien sûr prendre le risque d’être comparé au Maître surtout que le violon ne pardonne pas. Le violon ne supporte pas la médiocrité comme disait Boby Lapointe et il précisait ou tu joues juste ou tu joues tzigane. David a choisi, il joue juste et aussi parfois tzigane mais juste ! Plus sérieusement David Abeijon tient le son du grand violoniste swing. Clarté du jeu, agilité, rythme, maîtrise des aigus tout est en place, faisant de l’hommage une réussite. Eddie Dhaini ajoute sa douce patte avec ce son léger et élégant qui éclaire ses solos alternant avec une présence rythmique que domine bien sûr la ronde contrebasse d’Aurélien.
Swing et ballades se succèdent, les rapides battements du cœur engendrés par le tonique « Fascinating Rhythm » ralentissant à la douce mélodie de « Flamingo », un des tubes de Grappelli. « Shine », mené sur un tempo virevoltant, ne laisse plus de doute sur la qualité du violoniste et de ses deux compères.
C’est un très bonne nouvelle que d’avoir ce disque à disposition et c’en est une autre que de pouvoir les entendre cet été. Programmateur engagez-les, un trio de poche (pas de piano) quasi acoustique ça ne prend pas de place et cette musique universelle plaît à tout le monde.
Prochain concert le 30 mai au Cottage du Lac : https://lecottagedulac.fr/