Par Pops White
Émouvance / L’Autre Distribution
Vortice est un album qui déroute, qui tourbillonne, qui bouscule. Dès les premières notes de « Les manèges de l’aube », on est happé par une atmosphère étrange, entre mélancolie et tension sourde. La clarinette de Catherine Delaunay évoque les rires lointains d’un clown, tandis que le piano de Bruno Angelini installe une mécanique hypnotique, presque inquiétante.
Claude Tchamitchian puise ici dans ses souvenirs d’enfance, ceux des fêtes foraines et des cirques, pour composer une musique qui oscille entre émerveillement et vertige. Chaque morceau semble une attraction différente : « L’ivresse du galop » nous entraîne dans une course effrénée, « L’âme du limonaire » résonne comme une vieille mélodie oubliée, et « Seuls les rêves demeurent » offre un moment de grâce suspendue.
Le quartet fonctionne comme un organisme vivant, où chaque musicien apporte sa voix singulière tout en servant le propos collectif. Christophe Monniot, aux saxophones, navigue entre lyrisme et abstraction, tandis que Tchamitchian, à la contrebasse, ancre l’ensemble avec une profondeur tellurique.
Vortice n’est pas un album facile. Il demande une écoute attentive, une disponibilité à l’inattendu. Mais pour qui accepte de se laisser emporter, c’est une expérience musicale riche et singulière, un voyage sensoriel hors des sentiers battus.
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