Ben Sidran

« Are we there yet »

Live at the Sunside

par Philippe Desmond

Ben Sidran : piano, chant / Leo Sidran : batterie, chant / Billy Peterson : contrebasse / Max Darmon : basse électrique & choeurs / Rick Margitza : saxophone / Romain Roussoulière : guitare électrique / Moses Patrou : percussions et choeurs.

Label Bonsai Music, sortie le 23 mai 2025.

Voilà bientôt un an, Ben Sidran enregistrait cet album au Sunside. Il vient ainsi à Paris tous les ans depuis 1999 pour donner une série de concerts dans le club de la rue des Lombards. Il y revient les 6, 7 et 8 juin prochains.

Il est une figure du jazz après avoir démarré dans le rock avec notamment le Steve Miller Band, joué sur scène avec les Stones, Eric Clapton, Peter Frampton puis rejoint l’équipe de Boz Scaggs. Il a ensuite atterri sur la planète jazz, collaborant avec les plus grands, Dizzy, Herbie, Wynton, les Brecker Brothers et tant d’autres !

A plus de 80 ans le pianiste chanteur compositeur a toujours cette belle verve et ce phrasé si particulier alternant entre chant et spoken-word. Chance pour nous français, il articule parfaitement et nous permet ainsi de comprendre ses messages d’humanité non dénués d’humour. Même son jeu de piano assez profond est caractéristique, il y pose sa belle voix grave et le tout groove de façon merveilleuse avec une certaine nonchalance.

Blues, jazz au programme avec une très belle équipe, des américains dont son fils Leo et Rick Margitza ainsi deux musiciens français, le bassiste Max Darmon et le guitariste Romain Roussoulière. Le répertoire est fait majoritairement de compositions de Ben Sidran excepté quatre titres dont un de Duke Ellington et un autre de Bud Powell ; plus surprenante cette reprise du « Victime de la mode » de MC Solaar.Il est vrai que le spoken-word est à la croisée des chemins du jazz, du be bop, du rap… Bien que très présent, et c’est tant mieux , Sidran ne monopolise pas la parole, les impros sont nombreuses et on jalouse ceux qui étaient présents ces deux soirs d’enregistrement. Séances de rattrapage donc en juin !

A l’écoute de Ben Sidran se dégage toujours une sensation de bien-être et c’est encore le cas ici.