Baptiste Castets quintet
« Patience »
par Philippe Desmond
Frédéric Borey : sax ténor et soprano / Sébastien Llado : trombone / Edouard Monnin : piano / Gabriel Midon : contrebasse / Baptiste Castets : batterie, percussions, compositions.
« Patience » comme celle qu’il lui a fallu avant d’arriver à enregistrer en leader son premier album de compositions originales de sa patte.
Baptiste Castets est issu du conservatoire de Bordeaux où il a été formé de 2007 à 2010 par Philippe Valentine. Il a poursuivi son cursus musical au CMDL de avec André Charlier, Benoît Sourisse, Pierre Perchaud et Stéphane Huchard, autant dire d’excellents professeurs. Il enseigne lui-même désormais au Conservatoire d’Agen. Baptiste a même été lauréat de notre tremplin Action Jazz. Il joue sur toutes les scènes ainsi que dans de nombreux festivals auprès de noms tels que Sylvin Marc, Ronald Baker, Géraud Portal, Didier Lockwood, Noé Reinhardt, Frédéric Borey, Julien Alour, Jean-Yves Jung. Particularité de Baptiste, c’est aussi un excellent guitariste, organiste, bassiste et on le retrouve de-ci de-là comme sideman !
Le voilà donc en leader entouré de copains musiciens de premier plan pour nous présenter dix compositions originales avec et je l’en félicite, quasiment que des titres en français. Il nous dit puiser ses influences dans des domaines variés, le jazz de Gerald Clayton ou Joel Ross, la musique folk ou pop de Gabriel Kahane, Nick Drake et Blake Mills. Dans cet album dont la genèse apparaît au moment du Covid (Rude épidémie à qui on doit tant de créations paradoxalement ! ) se mêlent mélodies, improvisations, surprises et créativité.
Pour réaliser cet album Baptiste s’est vraiment très bien entouré et a élargi le quartet jazz classique Piano/Sax/Contrebasse/batterie à la chaude présence du trombone de l’excellent Sébastien Llado qui ajoute sa nuance colorée.
« Rue de Paris » lance l’album de très belle manière, chacun y trouve sa place sur ce thème fort emmené par le sax ténor puis le piano sur une rythmique engagée. C’est souvent dans les morceaux lents qu’on juge le mieux de la cohésion d’un groupe, « Histoire de mélancolie » nous confirme qu’elle est bien là. Le titre phare « Patience » est pour moi le sommet de l’album, un jazz à la fois apaisé et à l’énergie contenue, sûr de lui-même, accessible à toutes les oreilles, se bouclant sur un swing admirable de décontraction. Que dire de « Mille nuits » sinon que sa mélodie ondulante comme une caravane dans le désert pourrait lui en faire rajouter une de plus ; quelle douce et agréable ballade. Tempos alertes pour « A la dernière minute » et surtout le très be-bop « Flamingo » et un quintet sur des rails, Baptiste qui jusque-là n’a pas tiré la couverture à lui, se montrant davantage sur ce titre en dialoguant avec Gabriel. Tout le long de l’album Frédéric Borey et Edouard Monnin nous offrent leur virtuosité et leur sensibilité comme dans ce final de « Cloé » ou le dernier titre « Adios ».
La patience a payé, ça valait la peine d’attendre ce premier album.
https://www.baptistecastets.com/