Andernos Jazz festival 2025 – Jour 1
Par Philippe Desmond, photos Philippe Marzat
Vendredi 25 juillet
Un petit peu d’histoire

Eric Coignat, directeur du festival
En 1968, le Neptune, une boîte de nuit d’Andernos, programme du jazz de temps en temps avec notamment le quintet du jeune clarinettiste Christian Morin. Alors que la France est à l’arrêt en ce mois de mai mémorable, la France vivant entre agitation et ralenti, le patron de cette boîte, Guy Pérucho a une idée « Les enfants, si on montait un festival de jazz en août ? » Et ainsi avec ses amis Jean Arnautou, Patrick Lezongar, François Biensan, Christian Morin, quelques autres et avec l’aide du Hot Club démarre l’aventure du festival de jazz d’Andernos. Une première édition est alors vite organisée avec tout de même Maxim Saury, Claude Luter, Claude Bolling, Milt Buckner… C’est ce que nous rappelle 57 ans après Jean-Yves Rosazza, le Maire d’Andernos en ce vendredi 25 juillet au jardin Louis-David pour le lancement officiel de la 52ème édition du festival. Un discours à la fois historique et plein d’humour avant que le sous-préfet et la députée du secteur ne lancent la première note du week-end… au triangle ! L’organisation est depuis dix ans financée et organisée par la ville aidée par des partenaires privés, tous les concerts étant offerts au public. Le chef d’orchestre. C’est l’élu Eric Coignat qui est le directeur de l’évènement aussi bien pour la logistique que pour les choix musicaux. Il nous promet ici à Andernos « du jazz, rien que du jazz » (suivez son regard…).
Wave Jazz Band
Le jardin Louis-David est bondé pour le premier vrai concert du week-end avec le Wave Jazz Band, le big band de l’école de musique de Gujan-Mestras. Une vingtaine de musiciens dont deux chanteuses vont ainsi nous mettre en jambe pour le festival en balayant une partie de l’histoire du jazz en musique, de Glenn Miller à Snarky Puppy en passant par Peggy Lee, Chick Corea, Marcus Miller, Jesse Harris… Un big band d’amateurs de très grande qualité pour des compositions arrangées avec talent par leur chef Mickaël Dubois. Un autre pro tout de même parmi eux palliant l’absence du pianiste, François-Xavier de Turennes. Un excellent concert dans la verdure, le festival est bien lancé.
Seeds
En réalité le festival a démarré le matin au marché avec la déambulation de Seeds qui nous a proposé un tour d’horizon des musiques qui se jouent à New Orleans de nos jours, du blues, du créole, du funk. Autour de leur locomotive-sono ils ont animé l’apéro très courru de ce lieu récemment rénové. Aminata M’Bengue : chant / Stephan « Fingers » Barincourt : guitare / Jeremy McRae : basse / Franck Leymerégie : percussions.
Flora Estel sextet
Eric Coignat, qui assure la direction musicale du festival, a pris l’habitude d’y convier la scène locale et régionale et encore une fois il en a été récompensé. Le sextet de Flora Estel est venu faire swinguer l’Esplanade de la Jetée et à 20h45 même l’eau est au rendez-vous, le Bassin s’est rempli ajoutant sa beauté. Aiu programme un hommage à Louis Prima The King of Swinguers. Gros enjeu pour le groupe qui n’a jamais joué ici et un concert qui va se dérouler à merveille. La place envahie de monde se met à danser progressivement jusqu’au final en apothéose avec une foule déchaînée dansant sur « Just a Gigolo » au soleil couchant. Le naturel et la fraîcheur de Flora associée à un orchestre de grande classe et impeccable sur ce répertoire ont fait chavirer Andernos. Eric Coignat est heureux de voir les gens heureux. Quel début de soirée ! les musiciens, croisés le lendemain, ne seront pas complètement descendus de leur petit nuage.
Flora Estel : chant / Fabrice Camélio : clavier, chant / Jérôme Dubois : trompette / Sacha Lay : saxophone / Aurélien Gody : contrebasse / Lilian Camélio : batterie.
Flyin’ Saucers Orkestra
Le deuxième concert de la soirée s’annonce explosif. Dix musiciens avec le Flyin’s Saucers Gumbo Special renforcé par une section de cinq soufflants pour former le Flyin’ Saucers Orkestra. Ces cinq derniers sont eux aussi de la région qui regorge de talents. 25 ans que le FSGS sillonne les routes pour enflammer les scènes avec leur musique de New Orleans, pas le jazz traditionnel qui porte cette étiquette, mais les musiques actuelles qui se jouent là-bas, le blues agité, le gros funk, le boogie. Et en effet ça cartonne, la rythmique de base associée aux riffs des cuivres ça donne un son complet et bien musclé.
Une premère soirée du festival endiablée et qui a permis à un public en majorité non spécialiste du jazz de passer un grand moment ; oui on l’oublie, le jazz ça peut aussi être !
Cédric Le Goff : claviers / Fabio Izquierdo : harmonica, mélodéon / Lucas Gautier : guitare / Jean-Charles Duchein : basse / Stéphane Stanger : batterie / Mathieu Tarot et Paolo Chatet : trompette / Cyril Dubilé : trombone / Cyril Dumeaux : xax baryton / Jean-Baptiste Tarot : sax ténor.
A suivre…