Nicolas Girardi Trio au Pôle Evasion

 

Par François Laroulandie

Ambarès, soirée d’ouverture de la saison culturelle 2025/26.

Vendredi 5 septembre avait lieu la présentation de la saison culturelle en présence de Nordine Guendez, Maire d’Ambarès et de son adjoint à la Culture Alain Casaurang qui a détaillé avec une passion communicative les points forts de la programmation à venir. Le hall d’entrée était bien exigu pour accueillir un public venu nombreux pour accueillir l’invité de cette soirée, le Nicolas Girardi Trio, lauréat du tremplin ActionJazz 2025. Cette formation composée de musiciens issus du Conservatoire de Bordeaux commence à bien se faire connaître dans la région ; ils ont eu l’occasion de se produire à la Médiathèque de Pessac en mars dernier, à Cénac en mai dans le cadre des Soirées Jazz club de Jazz360, et au festival Soulac n’Jazz en août.

Nicolas Girardi est à la batterie et aux compositions, Flavien You à la guitare basse et Vincent Vilnet au piano.
Dès les premières mesures ils nous emmènent dans leur univer singulier, il y a cette sensation de voyage, de bien-être esquissé par le piano de Vincent, notes galopantes, mélodies travaillées, ostinatos quasi hypnotiques. La basse électrique de Flavien est là pour construire une armature rythmique élaborée, se fait tendre ou cinglante à l’occasion, et Nicolas derrière sa batterie tantôt en jeu de mains caressant les peaux, tantôt ouragan dévastateur qui emporte tout le monde. Leur musique joue de nuances qui se complètent et s’assemblent, façonne une œuvre de relief et d’éclat, d’ombres et de lumières, de temps forts suivis de calmes mélodieux.

Ils nous livrent ce soir un répertoire exclusif de compositions teintées de souvenirs personnels de Nicolas. Les titres s’enchaînent en commençant par ‟Louéléˮ, et à l’écoute de ces riffs de piano je ne peux m’empêcher de retrouver quelque ambiance ressentie à l’écoute de Mammal Hands qui s’était produit au Rocher en début d’année, mais la comparaison s’arrête là.

Le voyage nous projette dans ‟L’escalier de Penroseˮ, une errance cauchemardesque sur un ostinato entêtant piano et basse en tempo mesuré qui accélère le pas jusqu’à la folie d’un tremblement de terre. ‟Primaveraˮ introduit par les cordes assourdies de la basse qui se déploie en un beau solo, démonstration d’une guitare basse aussi comme instrument mélodique expressif, piano céleste et batterie en syncopes.

Jeu avec ‟TicTacˮ, tempo erratique, ça claque, batterie analytique, ruptures inattendues, piano en notes décalées, galop effréné jusqu’au dénouement explosif et l’ovation d’un public conquis. Ils nous offriront un superbe rappel, long morceau envoûtant, ‟PHLANˮ, est un feu d’artifice orchestré par Nicolas, frappe aux mains en velouté, caisse claire ou cymbales, jeu aux baguettes précis, pureté de la grosse caisse, un solo renversant de dextérité et sens des
rythmes, rejoint par basse et piano en mélodie nostalgique.

Une heure trente d’un concert enthousiasmant, où la proximité avec les musiciens (le premier rang pouvait presque toucher le clavier), le rendu acoustique malgré les surfaces vitrées ont consacré la belle présence scénique de ce trio.

Prochaines dates pour les retrouver : à Limoges Eclats d’Email Jazz Edition le 19 novembre prochain, et en Gironde en janvier 2026, le 14 à l’Entrepôt du Haillan. Le rendez-vous est pris.