Nicolas Gardel « Mano Figa »

 

Par Philippe Desmond

Sortie le 10 octobre chez Matrisse Productions : https://www.matrisseprod.com/

 

Nicolas Gardel : trompette, bugle / Arthur Guyard : piano / Thibaud Soulas : contrebasse / Julien Garin : percussions.

Invités : Gisèle Giurfa : percussions / Mario Cuba : basse / Giovanni Silveroni : trompette

Nicolas Gardel est partout, cette année j’ai eu l’occasion de le voir trois fois en concert, avec le semi big band des  Swingbones, en trio intimiste pour jouer Chet Baker, avec la formation très tonique Symmetric. j’avais pu aussi mesurer son professionnalisme, sa rigueur, son exigence envers lui-même lors d’une masterclass avec les élèves du collège de Soustons lors du Southtown Jazz Festival 2025. Du talent certes mais aussi beaucoup de travail.

Le voilà avec son nouveau projet « Mano Figa ». La mano figa c’est ce petit pendentif représentant un avant-bras et un poing fermé sur une figue, le pouce coincé entre l’index et le majeur pour conjurer le mauvais oeil… ou insulter quelqu’un.  Nicolas Gardel avait reçu la sienne, enfant, de sa tante Manolita émigrée au Vénézuela pour fuir la dictature de Franco, lors d’un voyage à Caracas. Il la porte en permanence

En 2022 Nicolas Gardel est reparti en Amérique du Sud pour des tournées au Chili et au Pérou. Là-bas il a joué avec des musiciens péruviens ce qui lui a donné l’envie de faire un pont musical entre les origines hispaniques de sa mère et l’exil de sa tante.

Il y a ainsi conçu cet album mêlant ses propres compositions et celles d’Arthur à des reprises réarrangées et épicées de latino. Le son de trompette qu’il est capable de sortir est parfait pour donner de la chaleur à ces musiques. En plus de ses deux fidèles et excellents compagnons Arthur Guyard et Thibaud Soulas, il est allé chercher Julien Garin formidable percussionniste que j’ai découvert lors de leur concert à Marciac cet été. Leur musique ce jour-là avait ajouté encore plus de chaleur à l’atmosphère de moiteur qui régnait. Des invités étoffent l’enregistrement dont une partie a été effectuée à Lima.

L’album est solaire, les titres s’enchaînent avec naturel les reprises de Monk, Duke et Dizzy prennent une couleur chatoyante comme la veste du leader en couverture de l’album. C’est une nouvelle expérience de les entendre ainsi comme par exemple le dodelinant « In a sentimental Mood ». Les compositions originales de Nicolas et Arthur n’ont rien à leur envier, riches mélodiquement et harmoniquement.

Nicolas Gardel s’affirme, s’il en était besoin, comme un musicien important de sa génération, touche-à-tout avec doigté mais sur tout bon en tout, respectueux de l’histoire du jazz et sachant aussi le faire évoluer avec authenticité et originalité.

Nicolas Gardel et ce projet seront le 17 octobre à 19h à Bégles (33) avec l’orchestre à l’école

Concert d’automne – Ville de Bègles https://share.google/aop9GN5iDaFKnQhA2

 

https://music.youtube.com/watch?v=bK82kfDfneA&si=UiAPcouxeLwsscTp&feature=xapp_share