Capbreton Jazz Festival 2023 – Jour 3
par Philippe Desmond, texte et photos (cliquer pour agrandir)
Dimanche 9 juillet 2023
Dernier jour, déjà… Il commence par des ateliers en front de mer, un de chant, l’autre de percussions. Daniel Dumoulin qui a longtemps dirigé l’école de batterie Dante-Agostini à Toulouse nous initie aux claves, cloches, woodbox (en plastique), caisse claire, toms, djembé, cajon… Les deux ateliers se rejoindront pour des « Agua di beber » et « Lullaby of Birdland » qui ne resteront pas dans les annales… Mais on s’est bien amusé sous le cagnard de midi !
De l’orgue au Circus
Troisième proposition du Circus (https://lecircus.fr/) pour animer l’apéro du soir, le Mondeo’s Organ Trio : Julien Bouyssou (orgue et leslie), Hugo Valantin (guitare) et Romain Gratalon (batterie). Soul Jazz. Jack McDuff, The New Mastersounds, Delvon Lamarr et son super arrangement de « Move on Up » de Curtis Mayfield et le titre que j’attends et qui arrive, « Alligator Bogaloo » de Lou Donaldson, j’adore. Et toujours ce son si particulier du « Meuble ». Merci à Antoine du Circus pour ce choix idéal pour lancer la soirée qui s’annonce originale.
Tiens, du bandonéon…
Pas souvent qu’on en entend dans le jazz, on pense bien sûr à Astor Piazzolla. On pense bien, il sera central pour ce concert de Louise Jallu qui a adopté son instrument. On entend la voix de l’Argentin en début de concert, il sera là à planer au-dessus du jardin public, Louise le citant souvent. En préambule elle nous explique sa démarche, jouer la musique de Piazzolla comme on joue des standards, en l’amenant ailleurs, à sa manière. Ce sera pour moi et pour la plupart un véritable coup de cœur, une émotion indescriptible. De cette musique de tango, racée, sensuelle elle va tirer la quintessence en prenant parfois des risques, à la limite du free, ou vers des pistes minimalistes. Un set envoûtant, fascinant, d’une étrange beauté. Entourée de Grégoire Letouvet (piano, naturel ou préparé), Karsten Hochafpel (guitare) et Alexandre Perrot (contrebasse) Louise a inondé de sensibilité la nuit de Capbreton. Bien sûr « Libertango », une version stratosphérique, évidemment « Oblivion » déchirante. Quelle découverte, quel beau concert !
De la danse jazz pour finir joyeusement
La danse jazz n’est pas souvent présente dans les festivals pourtant elle y a sa place. Ainsi Bernard Labat a-t-il eu la bonne idée de programmer le spectacle « Feet » , comme Happy Feet, les danseurs de jazz. Trois musiciens, Matthieu Allemandou (chant, sax ténor et présentation), Thierry Ollé (claviers), Pierre Costes (batterie) et deux danseurs, Angélique Larqué et Thierry Vosdey. Des racines africaines des danses au Modern Jazz de Jack Cole, en passant par le Cake Walk, le Charleston, le Swing, le Theater Jazz de Broadway repris au cinéma… ce sont cent années de danse et de musique qui nous sont offertes. Prouesse des musiciens capables de tout jouer, chorégraphie dynamique et une narration très intéressante, voilà un spectacle qui a enthousiasmé le public resté très… dense et qui a bien sûr fini par danser lui aussi.
Mais voilà cette fois le rideau est tombé, symboliquement, la fête, car c’en était une, est finie, les lampions s’éteignent. Et quand, allant remercier et féliciter Bernard Labat le programmateur du fetival, celui-ci me dit « C’est la première fois que je suis content du festival de A à Z » cela me confirme que j’ai eu la chance d’être à nouveau là pour cette édition et je crois que bien d’autres penseront la même chose.
Merci à ses équipes de bénévoles, à la Ville de Capbreton, aux partenaires publics et privés qui ont offert ces trois jours de concerts au très nombreux public.
Rendez-vous au bord du Boudigau en juillet 2024 alors !
Fin.