Nola, le 28 avril 2014,
Salut à tous,
Une journée au Jazz Fest est effectivement un marathon musical. 11 scènes, musique non-stop jusqu’à 19h15 et la programmation change toutes les heures sur toutes les scènes. Alors, quelque fois, c’est le dilemme quand ça se chevauche. Donc, 11h00 : intro Gospel avec Craig Adams toujours aussi en forme. Puis, sous la tente Jazz et sous une énorme chaleur (malgré les brumisateurs), la UNO Jazz Allstars : les anciens élèves de Michael Pellera (Directeur de la NOCCA, fameux lycée qui a formé bon nombre d’excellents musiciens), sous son œil attentif et qui sont maintenant passés sous la coupe d’un autre formateur, Steve Masakowski (Directeur de l’Université de New Orleans) qui était également, avec son fils Martin (basse) en guest. 5 jeunes musicos qui font faire mal … ! 12h30, Khari Allen Lee, superbe saxophoniste (prof à Nocca) qui nous a proposé un superbe répertoire de compos. Excellent concert. 13h30, Astral Project, c’est un 4Tet qu’il faut vraiment découvrir (Steve Masakowski à la guitare, Tom au sax, James Singleton à la basse et Johnny Vidakovitch à la batterie) … toujours un superbe moment musical. 14h30, le chouchou des Néo Orléanais : John Boutté qui a fait chanter et danser ses 2500 fans avec les airs de Treme (qu’on entend dans la série tv du même nom). Et plus ça va, plus on passe aux choses sérieuses … 15h30, la merveilleuse chanteuse Rachelle Ferrell (à découvrir absolument) accompagnée par un super 4Tet. Sa voix extraordinaire d’une tessiture impressionnante et son scat avec ses différents musiciens a bluffé l’assistance. Un très, très grand moment. Et puis, Delfeayo Marsalis & the Uptown Jazz Orchestra avec quelques pointures comme Khari Allen Lee, Gregory Agid, … toujours aussi swingant. Et pour terminer, sur une autre grande scène, sous un soleil de plomb et devant 18 000 spectateurs (source officielle) conquis d’avance, Eric Clapton et ses multiples guitares. Le son excellent et les 2 immenses écrans géants nous ont permis de passer un autre bon moment. On pourrait croire que c’est terminé mais quand on monte dans le bus pour rentrer et qu’il y a un musicien dedans … eh bien, sans se faire trop prier, il sort le biniou et tout le bus continue à chanter … when the saints go marchin’n … ! Trop bien parti pour rentrer chez soi et pas encore rassasiés, nous faisons une petite halte au Kajun’s Pub pour siroter un rhum punch bien mérité en écoutant un vieux Bluesman du Mississippi , Guitar Lightnin Lee. Et un peu plus loin, c’est au café Istanbul que nous avaient donné rendez-vous James Singleton pour écouter son « DVS & illuminaughty trio « DVS comme Dillon, Vidakovitch, Singleton plus l’excellent Jonathan Freiich (g) et surtout le génial, tonitruant jeune pianiste Brian Hass (à découvrir impérativement !). Alors là, pouir terminer une soirée … c’était le clou, le pied … je ne sais plus quoi dire … un concert devant une cinquantaine de personnes dans un super club avec des conditions d’écoute extraordinaires. Assistance en attente d’un moment privilégié, et ce fut le cas car, si James nous avait avoué avant le concert, être fatigué, j’aurais eu honte de dire que j’étais crevé de ma journée marathon musicien . Et là, nous avons assisté à un concert comme on n’en entend pas souvent. D’abord, le 4Tet avec le guitariste qui partage cette complicité, puis, le trio DVS qui se connait tellement bien qu’ils n’ont pas besoin de se regarder pour improviser, choruser, et donner de l’intensit é à leur musique excellente. Puis, arrive un extra trerrestre, Brian Hass, jeune pianiste qui partage quelques moments de follie avec le DVS et là,.. irracontable … des moments de provocation, des joutes entre musiciens (Dom, nous pensons alors très fort à toi) et ce pianiste (pour moi inconnu) qui donne le ton, qui suscite (et les autres s’adaptent et suivent). Mike tape avec ses mailloches tellement fort, surexcité, qu’il les cassent en 2 mais continue tout de même et vient jusqu’au piano pour le provoquer et s’en suit un moment de pur bonheur et le public qui comprend qu’il se passe quelque chose d’important, réagit en criant, encourageant les protagonistes à aller encore plus loin … bref, le ton monte, on arrive presque au paroxisme … ça gueule dans la salle, les musiciens (soit disant fatigués) se jettent dans la bataille et l’infatigable Mike Dillon relance sans arrêt et J. Vidakovitch suit toujours et parfois pulse à souhait. Quant à James, (pourtant fatigué), il s’amuse tellement qu’il sautille, joue aussi de le trompinette, bref, prend son pied, s’éclate et sitôt un morceau fini, ça repart, tantôt sur un standard, tantôt sur une impro … bref, soirée inoubliable terminée à 0h30. On aurait pu poursuivre sur Frenchmen street mais, là on aurait pas eu les oreilles réceptives … c’était déjà pas mal, non ?
A + Amicalement
Alain Piarou
Voici quelques photos que nous avons prises :
UNO Allstars avec Steve Masakowski (g) en guest :
Khari Allen Lee (sax) :
Michael Pellera (piano) :
Astral Project :
Craig Adams :
DVS au Cafe Istanbul :
Guitar Lightnin Lee :
John Boutté :
Rachelle Ferrell :