
JOEL JESCHKE – TIME&PLACE
Par Pierre-Yves Miroux
2024 – Edmonton Arts Council
Joel Jeschke – batterie/compositions
Brendan McGrath – piano
Aretha Tillotson – basse
Brett Hansen – guitare
Holly Sangster – saxophone
https://www.joeljeschkedrums.com/
Joel Jescke est un jeune batteur canadien, ayant intervenu sur des projets très divers, du métal à la pop électro en passant par le jazz « moderne ». Il signe ici son premier disque, en tant que leader et compositeur (il signe l’intégralité des titres).
Il définit sa musique comme un mélange de jazz contemporain, de métal et de musique d’« avant garde « . C’est son premier disque, et virtuosité oblige, il nous démontre ici toute la palette de ses compétences. Il peut jouer très vite, et ses descentes de tom sont hallucinantes de célérité. On peine même par moment à distinguer les frappes. Il met bien sûr l’accent sur la polyrythmie, des breaks surprenants, et des moments au tempo très rapides alternant avec des ballades douces, aux mélodies plus simples.
Il est accompagné par ses amis, notamment Brett Hansen à la guitare, et Aretha Tillotson à la contrebasse , avec lesquels il a déjà travaillé par le passé, notamment sur leurs disques.
C’est donc un album très varié, très éclectique, par moment ardu, qui souffre des défauts que l’on rencontre souvent sur les premiers disques : vouloir en dire beaucoup en peu de temps, avec une tendance à la démonstration. Joel Jeschke peut jouer vite, très vite, voire trop. Cela dessert parfois ses créations, qui gagnerait en efficacité avec un peu de sobriété.
Après une introduction/démonstration, Koskela ouvre le bal, un morceau survolté, où sa virtuosité s’exprime semble-t-il sans limite. The Number Twelve, à la rythmique déroutante, sur une suite de notes de guitare ininterrompue.
De façon non exhaustive, on peut citer Experimentations, qui porte assez bien son nom, avec une introduction à la batterie jouant en exact écho de la guitare, suivie d’un chaos avec ces même instruments, totalement désynchronisés.
On est heureux de trouver Song for when it rains, de facture plus classique ; le piano installe un climat mélancolique et néammoins dynamique ; là, les instruments sont tous présents, et on sent une harmonie entre les musiciens.
C’est donc un premier disque, avec quelques titres intéressants, mais qui souffre un peu de la fougue de la jeunesse ; on peut aussi regretter le son global de la batterie, notamment la caisse claire, qui fait par moment penser à une caisse claire électronique.
- Introduction
- Koskela
- Nuuksio
- The Number twelve
- Aviary
- Mammoth
- Experimentations
- Song for when it rains
- The Unknown