Dave Bristow « Sides »

5 étoiles

Chronique de Martine Omiécinski

https://www.davebristowmusic.com/

Dave Bristow : Piano, compositions / Christian Altehülshorst : Trompette / Félix Hardouin : Saxophone alto / Gabriel Pierre : Contrebasse / Guillaume Prévost : Batterie

Invités : Mike Stern : Guitare (2,3)  /Caloé: Chant (6) / Katrin-Merili Poom : Chant (9) / Tommy Scott : Piano (9) / Gustave Reichert : Guitare (9)

Dave Bristow est un pianiste anglais de formation classique et jazz, un des talents prometteurs du jazz européen comme prédisent musiciens et presse. D’ailleurs j’avais beaucoup aimé son premier album « Unknow, Unknow » (voir ma chronique du 25/02/2022 dans La Gazette Bleue), ce deuxième opus « Sides » m’embarque tout autant par son swing chaleureux, ses impros revigorantes et l’originalité des compositions, avec cet art de la mélodie que l’on capte et retient vite.

Nous retrouvons la fidèle et précise rythmique avec Gabriel Pierre à la contrebasse et Guillaume Prévot à la batterie auxquels s’ajoutent 2 nouveaux soufflants virtuoses : Christian Altehülshorst à la trompette et Félix Hardouin au sax alto. Quant aux invités, Dave Bristow s’offre le luxe d’avoir Mike Stern sur 2 morceaux. Egalement à la guitare revient Gustave Reichert et au chant Caloé.

L’ensemble enregistré en 2 parties à plusieurs mois d’intervalle oscille entre moments très structurés et urgence débridée.

Mes morceaux préférés :

« Stars of Orion » : Bien ancré dans le Swing et en même temps bien contemporain par le jeu serré et vif, une rythmique au cordeau menée par Gabriel et Guillaume, Dave Bristow au piano qui passe d’une entame classique à des séquences bien « délurées », Christian vibrionnant à la trompette, Félix en mode free au sax alto…..Une premier morceau captivant !

« Lightspeed » : Comme le suggère le titre, une folie rythmique ultra rapide, écho de l’agitation du monde, s’empare d’abord de la trompette, vive et enjouée puis de chacun : la basse est percutante, la batterie survoltée, le piano fébrile avec un Dave très créatif, le saxo foisonnant puis déboule la guitare souveraine de Mike Stern (qui a quand même joué notamment avec Miles Davis et Jaco Pastorius !!!)

« The Buddha » : Morceau apaisé, planant à l’entame, percu et basse se font subtiles, la guitare de Mike Stern devient charnelle nous cueillant avec passion, le piano s’exprime avec ferveur sur une écriture ciselée et un beau groove, les soufflants concluent avec recherche la mélodie.

« Magenta » : Lent, émouvant, après de touchants phrasés échangés par les soufflants, le piano entre en scène sur la pointe des pieds, évolue avec tendresse porté la contrebasse chaude et subtile, très présente de Gabriel Pierre. La trompette, avec beaucoup d’âme envoie des arabesques recherchées.

« We Three » : La mélodie en boucle est facile à retenir, notons l’échange remarquable entre Dave, Gabriel et Guillaume, nul doute que ces trois là jouent ensemble depuis plusieurs années. Notons également les improvisations sinueuses et réjouissantes de Christian à la trompette et Félix à l’alto.

« The End » : L’écriture de Dave et le rendu collectif sont particulièrement riches : piano et rythmique enveloppent la voix grave et légèrement rocailleuse de Katrin-Merili Poom puis Tommy Scott au piano et Gustave Reichert à la guitare nous offrent un dialogue puissant, trompette bouchée et saxo viennent par petites touches en surimpression des notes chaudes de Gustave : dernier morceau de l’album très intéressant !

Bref un album qui devient vite addictif tout comme son précédent opus : Bravo !

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