Je chante du jazz depuis un quart de siècle. Je suis franco-espagnole. J’ai fait mes débuts à Bordeaux. Je vis à Paris. Deux albums notoires à mon actif : « Barco », en duo avec le pianiste bordelais Serge Moulinier, enregistré en 2001 au conservatoire de Bordeaux, et « Paris-Madrid », album que j’ai entièrement écrit et co-arrangé avec William Lecomte (pianiste de Jean-Luc PONTY) et Acelino de Paula (bassiste hispano-brésilien), enregistré avec Marc BERTHOUMIEUX (accordéon), Titi DUFOUR (batterie et violoncelle) et Serge BALSAMO (guitare).
Appelée récemment à collaborer sur un prestigieux projet dirigé par le pianiste franco-portugais André SARBIB, chef de l’orchestre européen d’Ivan Lins, grande figure des Musiques Populaires du Brésil, j’ai adapté en français ses textes et chante avec le maestro sur cet album qui j’espère sera distribué en France. On a pu me voir récemment chanter aux côtés de Christian Escoudé, une belle rencontre, et Ninine Garcia, dans le fief historique de la musique manouche de Saint Ouen.
J’ai une belle formule en duo avec William Lecomte, qui reprend, et arrange, aussi légèrement que possible, des morceaux pop ou jazz sur le thème du « voyage » philosophique, de la transformation humaine nécessaire.
À propos de NOUGARO EN 4 COULEURS:
La filiation directe entre la prosodie poétique et la mélodie de Claude Nougaro font partie de ses nécessaires leçons dont je ne cesse de me nourrir. La chair, le sang, la testostérone, toujours présents dans ses chansons sont, pour une femme qui veut les chanter, une gageure pas piquée des vers… Voici l’occasion d’être une femme bouillonnante, charnelle, sanguine, dans une posture qui relève de l’affirmation de soi plus que de la séduction: sur des mots d’homme, et quel Homme, ma voix… Valérie Chane-Tef me fait un bien beau cadeau en m’invitant à la rejoindre dans cette aventure. »
L’équipe rythmique est formidable de finesse et de talent, ça groove terrible, et c’est un bonheur de rencontrer un Monsieur VIEUSSENS.
« Nougaro, avant de le chanter, je l’ai écouté, entendu, vu, lu et aimé. Pour chanter ses textes d’homme, j’ai eu besoin d’incarner le personnage de « celle-qui-aime », qu’elle soit amante, épouse, frangine ou amie. Pour donner du sens à mes interprétations, j’ai imaginé une situation où c’est elle qui s’exprime: j’ai construit, pour les textes que j’ai retouchés (peu, surtout des pronoms, et un nom pour la rime), un personnage féminin qui lui répond avec ses mots à lui, comme on s’approprie les mots de celui qu’on aime, pour augmenter ses chances qu’il nous comprenne.
Dans Cécile, c’est la mère qui parle et qui donne sa bénédiction émue à une scène d’amour filial entre son compagnon et leur enfant, dans « Le chat », c’est la bonne copine qui se moque gentiment de son pote-frangin galérien de cœur, dans « Une petite fille », c’est le désarroi de l’amoureuse infantile, en manque de père symbolique, en besoin de rassurance permanent , qui répond à son complément amoureux, goujat, égocentrique.
Tout ça, c’est de l’amour dans tous ses états. J’essaie de montrer que tout ce que peut dire un homme à une femme trouve son exact écho chez sa partenaire: la maladresse, la violence, la lâcheté, l’orgueil, l’égocentrisme, la noblesse, la tendresse ne sont le monopole d’aucun des deux sexes. L’expérience m’a montré que c’est extrêmement bien partagé, contrairement à une forme de répartition traditionnellement annoncée, attribuant le courage, l’abnégation, la naïveté et l’hystérie du côté féminin, et l’assurance, la force, la brutalité et la lâcheté du côté masculin. Ma posture s’oppose à cette idée commune. Y en a pas un pour rattraper l’autre. Et pourtant, si le monde est monde, c’est bien qu’il y en a suffisamment qui doivent arriver à se rattraper de temps en temps. En tout cas, j’apprécie de trouver ici l’occasion d’évoquer cela. »
- Carole Simon
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